Je ne comprends pas Bayrou depuis peu : après une présidentielle dans laquelle il avait eu l'intelligence de remuer des thèmes essentiels, depuis son vote pour François Hollande, le voilà devenu insipide.
Il avait fait des filières courtes et du made in France son principal thème de campagne, mais depuis, il ne dit plus rien ou, du moins, plus rien d'intéressant sur le sujet.
Le voilà réduit au rôle d'un simple commentateur de l'actualité distribuant les bons points çà et là. Plus une propositon, pas d'idées nouvelles, toute forme de critique décapante étant passée à la trappe.
Bon sang, remue-toi, François : le MoDem se meurt dans une soporifique langueur, électro-encéphalogramme bientôt plat.
Il y en a pourtant des choses à dire : j'attendais Bayrou sur la fiscalité, sur le capital-risque, sur la folie normative des cadres juridiques français qui étouffe toute initiative, sur l'Europe avec autre chose que des déclarations d'intention (du genre, l'Europe est dans notre code génétique : il ne suffit pas de le dire, il faut le prouver avec des propositons décapantes).
Au lieu de cela, le voilà à donner l'accolade à Peillon l'incapable sur les rythmes scolaires.
Du côté de la base militante du MoDem, c'est pire que tout : des débats sans fin et parfaitement inutiles sur les relations avec l'UDI et le PS, un désintérêt à peu près total pour l'analyse et la recherche d'idées. Le fade projet humaniste sert de petit livre rouge.
Bref, tout part à vau l'eau, on est à la dérive. Tout se délite. Je n'aime pas tirer sur l'ambulance, mais parfois, il vaut mieux enclencher la sirène d'alarme quand tous les voyants sont au rouge.
Je n'ai vu et entendu d'intéressant au MoDem depuis quelques mois que l'action de Marielle (de Sarnez). Pour le reste...
Bref, Bayrou devrait cesser de consater que la gauche a fait du chemin et songer à poursuivre le sien.
Je l'ai dit, la Présidentielle avait ouvert des voies nouvelles, Bayrou s'était montré une fois de plus un éclaireur : j'aimerais qu'il le reste.