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Sur tout et rien...

Par Ananda

Au vu des connaissances actuelles en matière d’archéologie, tout porterait à croire que la tyrannie et la guerre sont tout simplement nées de l’augmentation de la population humaine.

Cette explosion démographique décisive eut elle-même lieu durant la longue période-charnière du néolithique, où se produisit le passage de la vie préhistorique des chasseurs-cueilleurs à la vie proprement historique qui vit l’émergence des premières grandes cités et des premières grandes aires de civilisation, soit entre – 10 000 ans et – 4 000 ans environ.

C’est nous qui donnons sens aux choses qui nous entourent et aux phénomènes qui adviennent autour de nous.

En ce sens, nous sommes tous poètes, tous sculpteurs de réalité.

Ne pourrait-on pas considérer comme une sorte de  « preuve » d’un dessein intelligent qui se cacherait derrière l’ensemble de la création, de la nature le fait que la nature, justement, répond à des lois qui peuvent être mathématiquement exprimées  et sont mathématiquement comprises par la sorte de « miroir » que constitue l’intelligence humaine ?

Comme le temps passe, on est toujours en deuil d’une disparition. En deuil de ce que l’on était. Des instants que l’on a vécus. De tout ce qui a été – plus ou moins vite – emporté par le temps. De tous les souvenirs que l’on ne peut [plus] partager avec quiconque mais que l’on ne garde pas moins au plus intime, au plus secret de son giron – pareils à des oisillons blessés qui n’ont plus désormais qu’un seul asile.

Chaque instant, chaque mouvement de seconde – si imperceptible soit-il dans certains cas – nous dépouille et tend à faire de nous des sortes d’orphelins.

Tout se perd. Les lieux perdent leur aspect sans cesse brouillé, modifié, c’est à tout moment  qu’ils voient s’évaporer et donc, les fuir leur identité, ce tissu de recompositions kaléidoscopiques. Ils se perdent de vue sans même s’en apercevoir, comme nous-autres.

Et nous laissons toujours quelque chose de nous derrière nous ; depuis que nous sommes. Des millions de milliers de mues fantomales, de coques vidées.

Derrière les lieux se cachent à tout coup d’autres lieux abolis. Sous forme de filigranes, de palimpsestes en suspens entre présence et absence.

Il en va de même pour nous et pour la texture des instants.

C’est cela qui, sans doute, confère à la vie sa poignante dimension de manque, de recherche.

Quelque soit l’échelle choisie, le monde n’oublie pas. Jamais. Il ne le peut.

Des mots. Pour conjurer la densité, l’opacité des choses. Pour broder autour de leur désarmante simplicité…si mystérieuse !

Pour suppléer leur indéchiffrable charge de mutisme et de platitude.

Pour, en quelque sorte, les vêtir.

Leur conférer chaleur, présence.

Il s’agit de cela. Peut-être.

Des mots. En essaims sur les choses. Des choses. Qui, n’étaient les mots, seraient là, seules ; insupportablement crues de même qu’insoutenablement nues. Qui, sans les mots, sans ces essaims de mots-parures, seraient peut-être à même de nous faire pousser un énorme, un interminable cri.

P. Laranco


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