
Comment continuer d’exister quand on a été une star du rap, membre d’un groupe répondant au doux nom de NTM et que l’on a plus 20 ans ? C’est le dilemme auquel Didier Morville -alias Joey Starr- doit faire face…
Pas simple de conserver son pré carré de notoriété quand on a incarné la jeunesse rebelle sur le devant de la scène du rap.

Joey Starr, l’indomptable provocateur du « 9-3″ , n’était au départ pas réputé pour son amabilité ou son sens du compromis. Mais les années passant, le groupe NTM faisant partie désormais du passé, il fallait bien s’adapter et essayer de rebondir pour garder la tête hors de l’eau, dans le grand bassin des « peoples ».
Peu à peu il courbe donc l’échine et s’adoucit avec l’âge. Non pas qu’il ait totalement changé mais quand même. Vient un temps où la révolte envers la société n’est plus ce qu’elle était, surtout quand on commence à goûter aux douceurs de la vie. Joey, qui faisait trembler tout le PAF -ce dernier non content malgré tout de l’avoir sous la main pour faire frémir l’audience -, doit désormais céder aux contingences du showbizz pour continuer d’exister.
Cela a commencé il y a quelques années déjà avec les débuts au cinéma, notamment en 2011 dans le film « L’amour dure 3 ans » de Frédéric Beigbeder où il campait le rôle d’un homosexuel. Joey le dur, va devoir donc jouer les homos, le père doux et affectueux, chanter avec Nicoletta, se prêter aux questions de Michel Drucker… plus le choix pour continuer d’être là que de jouer dans un autre registre, dans une cour qui le regardait de loin et a fini par l’absorber. Difficile de continuer à jouer les durs dans ce contexte, mais Joey Starr le désormais gentil s’efforce, non sans un certain talent, de jouer le jeu tout en grommelant, tel un fauve que l’on aurait fini par dompter.
Entre la loi de la jungle et celle du showbizz, il n’y a qu’un pas.
Bonne semaine !
@jocel1languille
