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Cœur de luttes… Et (dé) « raison » d’Etat…

Publié le 30 janvier 2013 par Mister Gdec

 

LOG_PETITE_TAILLECe mardi, un salarié de Sanofi est mort. Il s’est suicidé en avalant il y a quinze jours une cuillère de cyanure sur son lieu de travail. La lutte est une affaire toute humaine. J’y pensais en parcourant les rangs des camarades de toutes ces entreprises en lutte qui s’étaient donné rendez-vous sur les Champs-Elysées avec les Virgin et aussi devant le ministère du travail autour des « licencielles » venues présenter leur proposition de loi contre les licenciements. Elles ont été reçues par un membre de cabinet. Laurence Parisot, la présidente du MEDEF aurait été reçue par le ministre lui-même, n’en doutez pas. D’ailleurs, la veille, ce fut la réception en grande pompe au siège du PS rue de Solférino ! Deux poids deux mesures. Raison de plus pour tenir bon ! Quand je suis passé saluer les manifestants aux Champs-Elysées, j’ai échangé une poignée de main avec Jean-Pierre Mercier le dirigeant de la CGT d’Aulnay. Lui m’a lancé l’alarme. Les salariés en grève ont besoin d’aide. Des sous ! Il faut donc partout où on le peut monter des collectes pour transmettre le soutien demandé.

Jean-Luc Mélenchon, un post de combat 

 

Voilà l’un des nœuds thématiques centraux qui justifient en grande partie notre combat, effectivement. Nous n’avons pas attendu – pour la plupart de ceux qui composent le noyau dur des militants du Front de Gauche – que notre parti respectif fasse de la défense de l’emploi une priorité pour nous plonger dans le cœur des luttes… Dans lesquelles nous étions d’ailleurs souvent déjà engagés avant même que le Front de Gauche ne naisse. Notre mouvement politique tente en effet (comme le savent bien les militants qui parfois s’y usent), d’être au plus près de tous les combats sociaux. Nous ne connaissons que trop pour l’‘expérimenter dans notre propre environnement quotidien les effets tragiques des restructurations privées et de la lutte contre l’austérité dans le public, phénomène encore tabou qu’on dissimule assez pudiquement sous le vocable pour initiés de risques psycho sociaux… Un thème de travail qui fait partie de mes principales préoccupations, ces suicides ou ces morts qui « font tache »dans tous les domaines d’activités et dans les services, au point que la plupart des employeurs se réfugient derrière des discours convenus et systématiques basés sur une évidence qui leur appartient à eux seuls : les causes en seraient bien évidemment, c’est plus facile comme cela, à rechercher dans des problèmes personnels, forcément extra-professionnels (souligné si besoin au stabylo dans les notes d’information générales) afin de les dispenser de toute réflexion concertée sur les travers d’organisations de plus en  plus pauvres en « moyens humains ». Et qui font par conséquent supporter un poids de plus en plus insupportable sur ceux qui restent.. Et un volume de travail et de stress qui entraîne des conséquences de plus en plus difficiles, partout. Cela, nous autres, en sommes cruellement conscients, reccueillant assez régulièrement des confidences et des informations confluant toutes dans le même sens de la part de nos camarades de travail ou de lutte.

Aussi, quand je vois des responsables politiques prétendument de haut vol prétendre que Jean-Luc Mélenchon ne sert à rien, voire pire, et que le Front de Gauche serait divisé, qu’on me permette d’exprimer haut et fort mon désaccord. Pas sur ce point là, essentiel à nos yeux, de manière unanime, en tous cas : celui de l’emploi et de la lutte contre le chômage, qui nous anime tous. Par contre, qui au PS était là hier, auprès des Licencie’elles, le 29 janvier, devant le Ministère du Travail, hum ? Il ne me semble pas avoir vu de militants du PS pour défendre les salariés d’entreprises faisant des bénéfices et malgré tout licenciés, à ma connaissance… L’équipe du Petit Journal a même d’ailleurs brocardé hier soir de manière assez éclairante l’attitude de Hollande face à la question d ‘un journaliste concernant les plans de licenciements à répétions auxquels les salariés ont à faire face actuellement. Une scène filmée où il apparaît que notre bon Président si préoccupé par cette priorité qu’est l’emploi n’a même pas daigné répondre à la question pertinente d’un journaliste sur ces vagues de licenciements qui le contrariait visiblement, alors qu’il ne tarit pas de détails sur la guerre au Mali… Il ne s’agit pas là en effet d’effets de manches et de se donner l’image d’un chef de guerre à bon compte en faisant sonner du canon… mais de proposer une politique économique et sociale alternative plus ambitieuse et réformatrice.

Mais là en l’occurrence, on ne fait que s’appuyer sur un texte prétendument concerté alors qu’il est de notoriété publique minoritaire, et régressif, comme je ne cesserai de le répéter jusqu’à ce qu’il soit retiré. J’ai d’ailleurs noté que la CFDT, par la bouche de son nouveau délégué national (l’ancien ayant été habilement recasé…) a préféré mentir en prétendant que l’ANI porterait des mesures qui protégeraient les salariés des licenciements boursiers. Nous serions donc collectivement particulièrement idiots, au Front de Gauche, de considérer que ce texte est si régressif que nous nous évertuons à le scander, ici, ailleurs, partout. Et de réclamer des mesures aussi incohérentes que l’interdiction des licenciements boursiers, si l’on tenait compte de leur avis… Sujet à caution.

Débattons en.


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