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Pour 1000 milliards de dollars de moins

Publié le 08 avril 2008 par Kalvin Whiteoak

wall_street2.jpgNon ceci n'est pas le titre d'un nouveau western ou d'un remake, quoique … C'est "tout simplement" le coût global estimé de la crise financière issue des subprimes et autres constructions baroques estimé par le distingué FMI dirigé par Dominique Strauss-Kahn.

Lequel FMI n'hésite pas à déclarer aujourd'hui, entre autres gentillesses : "l'ensemble des intervenants n'ont réussi à apprécier ni l'ampleur de l'effet de levier auquel ont eu recours de nombreuses institutions (…) ni les risques de dénouement désordonné qui en découlent".

Le rapport dénonce ensuite " la prise de risque excessive" et "le manque de rigueur" au sein d'"institutions faiblement capitalisées" et va jusqu'à recommander une réforme du mode de rémunération des cadres impliqués dans la gestion des produits à risques.

Le pouvoir politique fédéral en Suisse se réjouit de ces déclarations, näif et benêt qu'il peut être. En effet, si des fantaisies à ce prix là ont pu avoir lieu, c'est que les autorités compétentes, ou plutôt incompétentes, ont laissé faire les voltigeurs bancaires, pire ont fermé les yeux avec délice en encaissant à titre privé des dividendes somptueux.

Schizophrénie du politique fédéral suisse qui prêche la vertu calviniste tout en gérant (ou ayant géré ?) ses comptes épargne-placement grâce aux bons conseils du docteur Ospel.

Il est à souhaiter qu'enfin un juge pénal ait le courage de poser les bonnes questions aux responsables de la débâcle de l'UBS, comme il le fait avec délice et sagacité devant le petit entrepreneur qui a fait faillite à cause de l'arrivée d'un trop gros concurrent à ses côtés. Car il est une évidence: le bilan 2007 montrant une perte de 4 milliards est faux et les renseignements donnés sur l'entreprise en 2007 et 2008 étaient eux aussi faux et trompeurs.

Et parmi la brochette que ce juge courageux pourrait éventuellement épingler figurent, outre les dirigeants de l'UBS,  l'ensemble des politiques qui ont dormi en donnant tout pouvoir à la Commission fédérale des Banques par exemple, qui vient la semaine passée d'admettre qu'elle n'avait pas tout vu venir (c'est le moins qu'on puisse dire).

Ça ne fera pas renaitre les milliards, car ceux-ci sont bien entendus logés dans les poches de ceux qui ont vendu au bon moment. Mais ça inciterait  pour une fois les autorités à travailler intelligemment plutôt qu'à faire de la petite politique de couloir sans aucune envergure ni idée.

Car celui qui doit payer de sa poche, même un petit pécule en regard des milliards partis en fumée, finit par comprendre la leçon, et son successeur risque d'être plus prudent, plus avisé et plus sévère avec le banquier voltigeur, qui, on sait cela depuis des lustres, recommence toujours ses fantaisies après quelques années de retour au calme.


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