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3èmes assises départementales du grand âge

Publié le 31 janvier 2013 par Melanieinfirmiere
3èmes assises départementales du grand âge3èmes assises départementales du grand âge  

Le libre choix de la personne âgée

Ce 31 janvier 2013, à l'espace culturel d'Appoigny,  grand public et  professionnels ont été invités à assister aux Assises départementales du Grand Âge organisées par le Conseil Général. Le thème retenu pour la 3e édition de cette manifestation inscrite dans le Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2009-2014  était le suivant : le libre choix de la personne âgée, au domicile et en établissement.

Dans quelle mesure peut-on décider pour une personne qui a perdu la mémoire, à quel moment doit-on intervenir, quand la famille décide pour l'usager, le libre choix a-t-il une limite… autant de questions auxquelles cette demi journée s'attachera à faire réfléchir.

Des familles témoignent

Après une introduction par le Président André Villiers, qui est revenu sur la politique gérontologique menée par le Conseil Général, Philippe Chabanon, sociologue, a évoqué  la philosophie du libre choix. Puis un débat théâtral d'une heure et demie a été brillamment animé par la compagnie Entrées de jeu (avec interventions du public) mettant en scène une entrée en institution.

L'après-midi s'est achevé par une table ronde accompagnée du témoignage d'une famille suivie en gestion de cas par la MAIA (Maison pour l'autonomie et l'intégration des malades d'Alzheimer) de l'Yonne.

Un programme très intéressant auquel j'ai apprécié participer cet après midi. Voici ce que j'ai retenu entre autre, dans les grandes lignes :

La représentation des EHPAD est encore trop assombrie par cette image de l'abandon ou de la maltraitance des personnes âgées (malheureusement encore relayée par certains médias).

Même consentie ou demandée, l'entrée en institution ne peut pas être un choix.  On entend d'ailleurs souvent la personne âgée dire : "je n'ai pas eu le choix". 

Les choix subissent des influences qui diminuent la liberté des décideurs. A ce titre, il est à noter qu'il existe différents types de libertés, à savoir (tout en bas de l'échelle), la liberté d'indifférence et (tout en haut de l'échelle), la liberté éclairée, le choix raisonné.

Mais la liberté ne serait-elle pas en réalité le fait d'avoir eu l'impression de choisir librement ? Ce qui, en soit, suffirait à notre contentement et notre apaisement. 

Lorsque l'on est âgé,dépendant et malade,  il est difficile d'exercer sa liberté. Il est toutefois possible, pour nous professionnels, de renforcer cette part de liberté qui incombe à la personne âgée; Nous pouvons notamment le faire en lui faisant part de l'existence de certaines lois.

Exemples :

* Loi sur la personne de confiance  du 4 mars 2002, qui permet de définir une personne en qui le sujet âgé peut placer toute sa confiance. Il ne s'agit pas d'une personne qui prendra la décision à la place de. Mais d'une personne à qui pourront être données des information sur l'état de santé de la personne âgée durant son hospitalisation par exemple. Attention, la personne de confiance n'est pas à confondre avec la personne à prévenir !

*Loi sur les directives anticipées (Loi Léonetti du 22 avril 2005) qui permet à la liberté d'être projetée dans le futur.

Mais au delà du terme de "liberté", ne serait-i l pas plus approprié de parler du principe éthique de bienfaisance qui se retrouve par exemple lorsque l'on souhaite protéger la personne, mettre un terme à sa solitude en lui proposant une entrée en EHPAD.

En y réfléchissant bien, nous pouvons peu pour la liberté mais beaucoup pour la bienfaisance, qui, toutefois, dépend de deux conditions. La première d'ordre moral et la seconde d'ordre institutionnel. Et il va sans dire que certains obstacles peuvent de ce fait engendrer une souffrance pour le résident et pour les personnels. Malgré tout, dans la mesure du possible, la bienfaisance doit être et doit rester la véritable finalité des établissements qui accueillent des personnes âgées.

Concernant les personnes protégées juridiquement (tutelle, curatelle), elles sont totu à fait libre de leur lieu de vie. Le juge des tutelles ne statuera en faveur d'une entrée en institution si, et seulement si, la personne se trouve en danger à domicile et que cette institutionnalisation est faite dans l'intérêt de la protéger.

ll y aurait tant à dire sur le sujet.

L'après midi fût bien trop court pour tout aborder mais il fût le moyen de s'arrêter quelques heures pour réfléchir sur un sujet éthique d'actualité et auquel nous sommes (je suis, dans mon service) plus que régulièrement confrontés.


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