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Comment la Suisse est devenue l’un des plus gros hedge funds du monde

Publié le 01 février 2013 par Eldon

OK suisse gauche alpict Comment la Suisse est devenue lun des plus gros hedge funds du mondeAh la Suisse. On n’est pas tendre avec elle, mais il faut dire qu’elle fait tout pour se faire battre.

Depuis les années 90, les hedge funds, regroupements privés d’investissement qui ont pour objectif la performance absolue, ont causé des dégâts considérables à l’économie:  spéculation sur le prix des matières premières, mises en faillites de Sociétés jugées insuffisamment rentables, centaines de milliers d’emplois sacrifiés sur l’autel de la rentabilité maximale, rien ne les arrête. Ils ont été mis en cause dans la crise grecque par leur spéculations sur la dette de la Grèce.

Bref, les hedge funds sont un des cancers de l’économie.

Et figurez-vous que un cadre de HSBC – décidément- accuse la Suisse d’être devenue un des plus important Hedge Fund de la planète. C’est ce que rapporte cet article d’Express.be

« « La Suisse est devenue un des plus gros hedge funds du monde », affirme Christian Heger, head investment strategist at HSBC Global Asset Management en Allemagne. De fait, le gouvernement suisse dispose d’un pactole de 350 milliards d’euros provenant des réserves en devises que le pays a constituées depuis qu’en septembre 2011, il a décidé de ne plus laisser le franc s’apprécier. Pour empêcher le franc de dépasser la parité fatidique de 1,20 euros, la BNS a imprimé de la monnaie qu’elle a revendue sur le marché des devises, obtenant des dollars ou des euros en échange.

Avec cet argent, elle a acquis des parts de sociétés. Comme en Finlande, les noms des actionnaires de sociétés doivent être rendus publics, on a découvert qu’elle était devenue le 5ème actionnaire de Nokia, le fabricant de téléphonie, en investissant 50 millions d’euros, et qu’elle a également pris des parts de Kone, le fabricant d’ascenseurs, et d’UPM, un fabricant de papier. Selon le journal finlandais Helsingin Sanomat, la BNS aurait ainsi investi  pour 300 millions d’euros dans le capital de firmes Finlandaises. De même, elle aurait échangé près de 12% de ses réserves en devises, soit 42 milliards d’euros, contre des parts de sociétés allemandes.

Mais le gros du portefeuille, soit 310 milliards d’euros, a été placé en obligations souveraines, dont plus de 260 milliards sur des obligations de pays cotés triple A (Allemagne, Finlande, Hollande et Luxembourg), et probablement des obligations françaises et américaines. Elle détiendrait ainsi au moins 100 milliards d’obligations allemandes, ce qui représenterait plus de 8% du total des obligations émises par l’Allemagne.

Compte tenu de l’accalmie récente sur le front de la crise de la dette, les pressions sur le franc suisse se sont atténuées, et la BNS a stoppé son impression de monnaie et ses investissements. Du coup, elle ne se porte plus acquéreur des obligations allemandes à 5 ans comme elle le faisait, ce qui a occasionné un doublement de leur taux d’intérêt depuis le début de cette année, qui est passé de 0,3% à 0,6%.

Mais cette influence déjà visible serait décuplée si la banque centrale décidait de revendre tout ou partie de son portefeuille d’obligations. Depuis le début de l’année, les plus-values théoriques qu’elle aurait pu réaliser si elle avait vendu ces titres s’élèvent à 13,6 milliards d’euros. Mais pour le moment, la BNS n’a aucune incitation à revendre ces investissements, car cela déclencherait une appréciation du franc. Mais on peut imaginer qu’en cas de baisse du taux d’intérêt suisse, elle pourrait décider de réaliser ces gains latents et de revendre des obligations souveraines d’un ou plusieurs pays. Ce faisant, elle provoquerait une montée du taux d’intérêt sur les obligations de ce pays, et une augmentation du coût de ses emprunts. De même, si elle décidait de revendre les actions qu’elle a acquises, elle provoquerait la chute de leur cours en bourse.

« Les investisseurs européens peuvent seulement souhaiter que les Suisses ne soient pas que conscients de leur pouvoir, mais qu’ils le soient aussi de leurs responsabilités, et qu’ils agissent en conséquence », conclut Die Welt. »

Bravo la Suisse. Chapeau bas. Faudra un jour penser à le lui faire manger, ça n’a que trop duré cette histoire.

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