Du 29/01 au 9/02 au Théâtre la Balsamine, 1 Avenue Félix Marchal, 1030 Schaerbeek. Entre 4 euros (étudiants en écoles d'art) et 14 euros (tarif plein le soir même).
De : Pierre Megos
Avec : Pierre Megos
Du 29 janvier au 9 février, la Balsamine présente Vision, une création de Pierre Megos, entre théâtre et cinéma. Seul devant un écran bleu et entouré de plusieurs caméras, le comédien interprète Mister John, un homme ordinaire qui apparaît à l'écran dans des décors extraordinaires.
L'attachant personnage se retrouve en effet perdu dans un monde futuriste pétri de mythes hollywoodiens, où il sera d'abord l'étranger à éliminer puis le sauveur de cette humanité qui tente de se reconstruire.
Le héros évolue dans un futur souvent fantasmé par le cinéma, où se mêlent d'innombrables références que les spectateurs reconnaîtront avec plaisir. Matrix, La quatrième dimension, Psychose et bien d'autres sont autant de matériaux auxquels Megos rend hommage, tout en les intégrant dans un univers bien à lui, peuplé d'enfants barbus qui travaillent à la chaîne, de robots et de portes sorties de nulle part.
L'atmosphère particulière du film (ou de la pièce...) est aussi conférée par les références au surréalisme. On sent la présence de Magritte, mais aussi dans une plus grande mesure du photographe Gilbert Garcin, beaucoup moins connu du grand public, qui s'est particulièrement illustré dans des photomontages où il se mettait en scène dans des décors étranges et parfois absurdes.
Vision est donc comme une mise en mouvement de ces photographies surréalistes, qui utilise une technique assez similaire de « vidéomontage » : le blue key. Ainsi, le public voit d'un côté l'acteur jouer devant un écran bleu et des caméras, et de l'autre, son image incrustée dans les décors futuristes. L'effet est bluffant, et même sans connaître le fonctionnement de ces procédés, on sent que c'est une véritable prouesse technique que nous livre toute l'équipe. Il faut donc souligner l'immense travail accompli par tous en amont (élaboration des maquettes, du son, de la lumière, des vidéos) et en direct, même si on ne voit que la complexité du jeu d'acteur d'un côté, et le résultat du film de l'autre.
C'est donc aussi la question du processus que pose Pierre Megos dans Vision, puisqu’il permet au public de voir en direct la fabrication d'un film de science-fiction (d'ailleurs, les maquettes des décors sont exposées dans le théâtre). Il ne s'arrête pas là, puisqu’après les deux premiers actes, le film s'interromps (à cause de la crise), et le réalisateur doit trouver un autre moyen de nous raconter la fin de l'histoire telle qu'il avait imaginée.
Parfois étrange et souvent drôle, le metteur en scène et son équipe nous offrent une vision surprenante d'un monde fantasmé et d'un film onirique, tout en critiquant au passage notre société de consommation, dans une brillante confrontation entre théâtre et cinéma. À ne pas manquer !
Sarah.
Le
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