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On en est là

Publié le 01 février 2013 par Leprocrastinateur @Le_procrastin

Quand le soleil eût atteint les cimes des arbres du domaine, Marc continuait à couper les herbes, rafistoler les barrières, repeindre la maison. Malgré qu’il n’y vive plus, il continuait de prendre soin de cette magnifique « baraque » comme l’appelait son épouse, à qui il avait promis de s’en occuper, même après sa mort.

La maison était sur les hauteurs d’une colline, entourée d’une dense forêt obscure d’où s’échappaient régulièrement des chants d’oiseaux et des mélodieux bruissements de feuilles dans le vent. Tantôt un lapin, tantôt une biche pouvaient se retrouver dans le jardin, séparé de la forêt seulement par un petit parterre de fleurs, broutant l’herbe poussant très vite dans la région, tant le ciel déversait de sa pluie tiède.

Cette maison, Marc et son épouse Lucie l’avaient trouvé dans un état de ruine. Vendue pour presque dix-fois rien, Madame s’en était très vite attachée. Elle voulait y rebâtir son avenir, y voir courir ses enfants, y faire la fête, inviter les voisins, refaire toute la décoration, y vieillir avec son mari. Ca, c’était il y a 10 maintenant. C’était avant qu’elle ne soit emportée dans un violent accident de voiture.

Quand ils avaient acheté la maison, tout était à refaire. La toiture tombait en morceau, les poutres et les soutient étaient rongés par les mites. Les murs extérieurs étaient recouverts de lierres, les murs intérieurs de moisissures. Les vitres étaient pour la moitié brisées, pour l’autre la lumière peinaient à traverser tellement elles étaient recouverte de saleté. Et l’intérieur…  il était impossible de déterminer qu’elle pièce devait être la cuisine, la salle à manger ou la salle de bain. Aucune installation électrique, aucune arrivée d’eau. Pour arriver à la maison, il fallait emprunter un chemin montant, sinueux et boueux, traverser une forêt sombre puis continuer sur une petite clairière et enfin franchir un grand portail vétuste que le lichen avait élu pour domicile.

Héritage d’une très grosse fortune familiale, les deux frères ex-propriétaires n’arrivaient pas à se décider de la vente de la maison, si bien qu’après de nombreuses et de nombreuses années de querelles d’argent et de souvenirs, ils s’étaient convenus de la laisser pour quelques billets. Marc et Lucie avaient pu l’acheter alors qu’ils ne disposaient que de très peu de ressources et les deux frères étaient bien contents de se débarrasser de cette maison qui partait en fumée.

Tous deux étaient là, à contempler leur nouveau bien immobilier acquis récemment.

Lucie était une grande brune dont les cheveux atterrissaient plus bas que son dos. De son naturel vif et gracieux, ses yeux marron pétillaient de vitalité. Elle donnait l’impression de pouvoir faire face à tous les conflits se présentant à elle, et de pouvoir surmonter tous les défis. C’est d’ailleurs elle qui avait insisté pour acheter cette ruine. Elle voyait déjà dans sa tête ce que ça donnerait une fois fini. Lucie ne travaillait pas mais elle s’occupait du patrimoine immobilier de ses parents, tout en fabriquant des « trucs » dans son atelier d’artiste. Elle aimait peindre, fabriquer, décorer, orner, construire. Cette maison serait idéale pour laisser vagabonder son âme d’artiste. Il ne fallait surtout pas oublier de construire ce que serait plus tard son atelier !

Quant à Marc, lui était blond aux yeux vert. Il portait souvent une barbe de quelque jours souvent mal rasée car ça lui donne « un genre ». Professeur de littérature au lycée, il était souvent absent à cause de problèmes de santé. C’était pas la vie dont il rêvait, mais c’était la vie dont il se satisfaisait le plus, tant que Lucie était à ses côtés.

Les travaux débutèrent. Marc avait fait installer une caravane au fond du jardin qui servait de résidence secondaire à lui et à sa femme. Les enfants, Marion et Robin étaient gardés par leurs grands-parents maternels. Agés respectivement de 15 et 17 ans, la maison des grands-parents étaient à deux pas du collège et du lycée ce qui offrait une opportunité aux enfants de rester près de leurs amis. Quant aux grands-parents paternels, ils étaient morts depuis longtemps.

Plongé dans ses souvenirs,  Marc vit arriver au loin dans le chemin qui menait à sa maison trois grosses berlines noires aux vitres teintées, celles qu’on ne voyait que dans les films d’action, et qui étaient souvent les voitures utilisées par les gouvernements.

Cette situation lui rappela comment les grands-parents étaient venus chercher les enfants quand Lucie est décédée. Accompagnés d’une escorte de policiers, le juge avait décidé sans connaitre Marc ni ses intentions, qu’il n’était pas apte à garder ses deux enfants, et qu’il fallait mieux qu’ils soient élevés par leurs grands-parents, ces mêmes grands parents qui n’aimaient guère Marc, étant persuadés qu’il était responsable de la mort de leur fille, Lucie. Lui-même n’était pas certain de ne pas avoir sa part de responsabilité dans cette affaire.

Ceci est le projet de rédaction d’une histoire sur 3 volumes. Sans en dire trop, c’est l’histoire de 10 personnes sélectionnées pour participer à une émission de télé-réalité dont le but sera de leur faire croire à la fin du monde, dans un Bunker truffé de caméras et de micros, avec une équipe de production qui leur en fera voir de toutes les couleurs. Comment vont-ils réagir dans un milieu aussi hostile d’une Terre ravagée? Rencontre avec l’Homme dans son plus simple appareil : la survie!


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