Dimanche, Beyoncé sur les traces de U2.

Dimanche c’est Beyoncé qui sera en scène pour le fameux Halftime Show du Superbowl. Avant elle, dans ce même stade du Superdome de la Nouvelle Orléans, ce sont les Irlandais de U2 qui ont marqué les esprits pour ce que beaucoup considèrent comme les deux plus grands shows musicaux de l’histoire de la NFL.
Grâce à yahoo-sports, qui vient de consacrer un article à ce sujet, replongeons nous dans ces deux événements.
Le premier de ces shows nous ramène aux heures sombres de l’automne 2001. Avant les événements du 11 septembre, la NFL avait « booké » pour le Halftime Show du Superbowl du début d’année 2002 Janet Jackson (qui se fera remarquée deux ans plus tard lors du fameux incident du sein sortant de sa robe). Mais comme beaucoup d’artistes après « 911 »elle annule sa tournée craignant de nouveaux attentats et des salles désertées par une Amérique plongée dans le drame et la paranoïa. J Collins, chargé du show par la NFL, doit d’urgence trouver des remplaçants. C’est alors qu’il se rend au concert d’un des très rares groupes continuant ses shows : U2 qui joue au Madison Square Garden en cette fin octobre 2011.
A la fin d’un excellent concert, Collins est comme l’audience ce soir- là particulièrement ému par la projection, lors d’une des dernières chansons, des noms de toutes les victimes du 11 septembre sur le plafond de la salle. L’idée lui plait, le groupe lui plait il décide de les faire signer pour le Superbowl. Malgré les réticences de nombreux responsables de la ligue dont le boss de l’époque J Tagliabue, il arrive à convaincre tout le monde. Il lui reste pourtant encore pas mal d’obstacles pour arriver à son objectif. La projection des noms est notamment très compliquée à mettre en place techniquement et il faudra monter un groupe électrogène sur le toit du Superdome pour que cela soit possible.
Le résultat au bout du compte dépasse toutes les espérances et le public présent comme les téléspectateurs et la presse furent émus, séduits et enthousiastes. Les trois chansons enchainées par U2 frappent au cœur une Amérique qui commence à sortir la tête de l’eau. « Sans contexte le meilleur show de l’histoire des événements sportifs » écrivit ainsi le Boston Globe dont le journaliste avait passé une soirée d’autant plus bonne que les Patriots l’avaient emporté sur les Rams.
Un peu plus de quatre ans plus tard, c’est une autre tragédie que les Américains doivent affronter : Katrina a laissé la ville de la Nouvelle Orléans en ruines. Le Superdome a été au cœur de la tourmente et l’un des symboles de la catastrophe. Il va réouvrir après des mois de travaux pour le premier match des Saints (contre les Falcons) qui ont passé la saison précédente en exil au Texas.
The Edge le guitariste de U2 s’est beaucoup impliqué dans les efforts humanitaires autour de Katrina, notamment pour la grande communauté musicale de la ville du jazz. Il propose alors aux Saints de jouer avec son groupe et d’autres musiciens pour fêter ce retour à la vie de la ville. Il réussit à convaincre Green Day d’être là (photo). Il ressort de l’oubli une vieille chanson du début des années 80 du groupe punk écossais The Skids, « The Saints are coming ». Bono change spécialement une partie des paroles de « Beautiful day » pour l’occasion :
Crescent City right in front of you
Birds sing in broken trees
Coming home to New Orleans
Lower 9th will rise again
Above the waters of Lake Pontchartain
Pendant les deux chansons la lumière dans le Superdome est baissée au niveau d’éclairage des longues nuits pendant lequel le stade couvert avait servi de refuge après Katrina. Dans les tribunes, des centaines d’anciens réfugiés ont les larmes aux yeux. Le mini-concert devient instantanément le symbole, le moment culte de la renaissance de la ville. L’enregistrement de « the Saints are coming » de ce jour-là est ajouté peu après au « Greatest Hits album » de U2, la chanson est devenue depuis l’hymne non officiel de l’équipe des Saints et passe en boucle les jours de match.