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Italie: le scandale de la banque Monte dei Paschi

Publié le 02 février 2013 par Eldon

Pas une semaine ne se passe sans qu’un des dirigeants de l’Union européenne ou d’un de ses Etats membres qui ont mis en place ou soutenu l’austérité criminelle, ne soit impliqué  dans un scandale de corruption, d’évasion fiscale, conflit d’intérêts ou autre ignominie de ce genre. Cette fois-ci c’est du lourd puisque Monti et Draghi risquent de se retrouver en première ligne.

Il y a vraiment quelque chose de pourri dans ce Royaume.

« La banque italienne Monte dei Paschi (MPS), la plus vieille banque du monde, fondée en 1472, se trouve actuellement au cœur d’un scandale dont les ramifications menacent les élections italiennesdu mois prochain, et le projet de l’UE de créer une union bancaire, affirme Ambrose Evans-Pritchard dans le Telegraph.

La banque est soupçonnée d’avoir dissimulé des pertes sur des produits dérivés non déclarés, et d’avoir payé un prix excessif pour le rachat de la banque Banca AntonVeneta en 2007, pour la somme de 9 milliards d’euros. Selon la presse italienne, l’enquête aurait révélé un réseau de corruption, ce que réfute la banque. Les pertes de la MPS s’élèvent à 6,4 milliards d’euros depuis début 2011 et il se pourrait qu’elle ait perdu une somme additionnelle de 500 millions d’euros dans une opération immobilière appelée « Chianti Classico ». La banque a donc émis un emprunt de 4,5 milliards d’euros pour faire face à ses pertes, et ses actions se sont effondrées de 95%. C’est la troisième fois qu’elle nécessite un plan de sauvetage.

Mais ce qui fait la particularité de cette affaire, ce sont les liens très proches de la MPS avec le parti démocrate (PD) de Luigi Bersani. En Italie, ce scandale fait la une des journaux et il entame la crédibilité des deux candidats pro-européens et pro-austérité des élections du mois prochain, Bersani  mais aussi Mario Monti. Il rend service à l’autre ex-Premier, Silvio Berlusconi, qui avait jusque là les plus grandes peines à gagner les faveurs des électeurs, et dont la campagne a largement consisté à attaquer l’UE. La coalition qu’il mène, formée de son parti, le Parti des Libertés (PdL), et de celui de la Ligue du Nord, obtient actuellement 26% de votes.

L’hypothèse que les eurosceptiques remportent assez de sièges aux élections pour bloquer les éventuelles réformes du nouveau gouvernement, est de plus en plus plausible. Or, les entraves à la nécessaire réforme du pays pourraient entamer la confiance des marchés à l’égard de l’Italie, et obliger la Banque Centrale Européenne à prendre le relai comme elle s’y était engagée en juillet dernier, et remettre en cause la relative accalmie que connait la zone euro actuellement.

Le scandale touche également Mario Draghi, l’actuel gouverneur de la BCE, qui a été gouverneur de la banque centrale italienne (BCI), en charge de la supervision de la MPS. Selon le Corriere Della Sera, des documents montrent que la BCI avait eu vent de ces irrégularités et qu’elle avait missionné 2 audits. Les juges italiens ont d’ailleurs ouvert une enquête la concernant. « Cela pourrait sérieusement entamer la crédibilité de Mario Draghi », estime Stephen Lewis de Monument Securities. « S’il ne savait pas ce qui  se passait à la MPS, ils [les Allemands opposés à une union bancaire européenne placée sous la supervision de la BCE] vont dire qu’il n’est pas tout à fait l’homme idéal pour prendre en charge la supervision bancaire de la zone euro ». »

Source: Express.be


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