Magazine Journal intime

En quête de simplicité

Par Kasey

   Toutes ces fois où vous recherchez de la simplicité... Toutes ces fois, où vous voudriez que la vie soit plus simple.

   " Je voudrais être comme toi. Ne rien ressentir. Ne pas être tombée amoureuse de toi. " Demies phrases arrachées de ma gorge serrée, alors que je n'avais qu'une envie c'était qu'il reste mais ne pas avoir à parler. Qu'il reste pour que la peur, la manque ne se fasse pas ressentir. Qu'il parte pour que je n'ai pas à m'apesantir sur ce que je refuse de reconnaitre.

   ... j'ai été ignoble avec Bones ce soir là. " Fallait me le dire si tu ne voulais pas tomber amoureuse "... Ah ? Parce que tu crois que ca aurait pu être différent ? Je te signale, que je pensais juste être moins bête, moins stupide. Je pensais que je saurais contrôler le peu de contrôle que j'avais encore sur moi, mes émotions... Je pensais que je pourrais m'enfermer dans une tour et y rester. Je pensais que en juin, je pourrais m'enfuir... et que ca me servirait de sécurité émotionnelle. Que le fait de ne pas compter pour toi serait ma force dans cette relation.

   Rétrospectivement, je m'en veux... parce que ce que je t'ai dit, je n'aurai pas du le dire. Même si, je pense que c'est toujours la même histoire entre nous deux. T'es toujours obliger de m'arracher les mots de la bouche, ou de faire les phrases toi même si tu veux que je parle. Je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à exprimer des mots simples ou dire ce que je ressens.

   Si tu m'avais dit juste une once de ce que je t'ai dit ce soir là, je crois que je t'en aurais foutu une. Comment tu fais ? Pour rester, m'écouter dire idioties sur idioties... et ne pas avoir envie de m'en foutre une ?

   Cette peur de perdre quelqu'un... je ne l'ai ressenti qu'une seule fois. " Qu'est ce que tu t'es fait à la jambe ? " " le chat m'a griffée, je suis tombée dans les ronces... " Quand j'y pense, c'était tellement facile de raconter des bobards avec un grand sourire. Et puis, quelle fille normalement constituée peut porter une mini jupe et ne plus se rappeler qu'elle a quatres profondes marques rouges sur les jambes... Ca date tellement et en fait, avant ce soir là, je n'y avais pas pensé. Allintheglance m'avait dit pourtant quelque chose qui aurait du me mettre la puce à l'oreille : " il lui ressemble " " dans le caractère " " sa facon de se comporter avec toi ".

   Aimer.

   Je suis tombée amoureuse une fois, vraiment. D'un homme qui ne voulait pas de moi. Dont j'étais proche. Que je voyais souvent. A force de grandir, j'ai eu peur. Peur qu'il m'échappe. Peur qu'il ne veuille plus me voir. Peur qu'il s'en aille. Que ce soit lui qui parte... Je me faisais bouffer complêtement par ce que je ressentais, oscillant perpétuellement entre l'envie de tout détruire et l'envie de fuir. Très mature comme comportement on en convient. Et quand j'ai eu fini de tout détruire à ma facon... j'ai voulu tout supprimer. Tout effacer. Chaque émotion, chaque sentiment. Et j'y suis arrivée en une nuit. Cela m'arrive de regarder la cicatrice mais jamais de penser à cet homme de cette facon là.

   La peur de perdre l'autre est une émotion que je ne comprends pas vraiment. Pas plus que celle de vouloir l'autre. Pas plus que le mot " aimer ". Emotions inutiles selon moi. Parce qu'elles ne veulent rien dire. Elles ne permettent pas d'éviter la souffrance. Elles ne permettent pas de surmonter les difficultés. Elles ne permettent pas de vivre dans un Monde de simplicité. " Le fait d'être heureuse, ne vaut il pas le coup de le vivre sans se prendre la tête ".

   Probablement.

   La vérité c'est que quelque part, je me trouve ignoble.

   " Tu lui laisses jamais la possibilité de dire ce que lui veut, ressent. Tu décides toujours pour lui. "

   Assise sur les genoux de ma tante, la tête dans son cou à respirer son odeur à lui demander si elle comprend. Si elle comprend pourquoi j'ai tellement besoin de ce contrôle, de cloisonner les gens, les émotions... " La seule chose qu'on veut c'est que tu ne souffres pas ".

   En l'occurence, même si je pleure peut être plus souvent qu'avant... j'ai l'impression que celle qui blesse... c'est moi. Une fois, que j'étais assise sur ses genoux, Bones m'avait dis un truc comme " Tu sais, j'ai le droit d'être aimé aussi " ou quelque chose s'approchant. J'avais ris. Et quand l'autre soir, il a seulement énoncé " et si j'avais eu des sentiments pour toi, ca aurait été plus facile ? " j'étais terrorisée. " impossible " Autant, je suis persuadée qu'il est digne d'être aimé pour ce qu'il est. Autant, je suis persuadée qu'un jour il tombera de nouveau amoureux. Autant, je ne veux être ni l'une ni l'autre de ces situations.

   Etre aimer c'est comme se retrouver dans une prison.

   Trop de responsabilités.

   Et trop compliquer.

  

   J'ai retenu inextrémiste les mots qui sont montés dans ma bouche " je ne suis pas digne d'être aimée "... J'ai détesté le ressentir. J'ai détesté l'idée que mon père puisse alors qu'il s'est retirée de ma vie, conditionner encore l'estime que j'ai de moi même dès qu'il s'agit des hommes, dès qu'il s'agit de se sentir fière de soi, ou d'être aimer.  

   Faut dire les hommes sont champions pour deux choses :

* vous dire qu'ils vous aiment et vous dire qu'ils vous retirent cet amour le jour où vous faites des erreurs. Ou encore couper tout contact sans explication.

* avoir le syndrôme Twilight et vous donner le sentiment d'être une veuve noire : et vous vous retrouvez à compter le nombre de garcons qui ont dit " vous aimer " et qui ont tenté de se suicider ou ont voulu le faire... 

   Alors franchement, dans ces conditions, je ne vois pas bien comment je peux considérer cela comme une bonne chose qu'un homme puisse m'aimer. Et comment je peux croire en ce que je ressens et que cela ne s'effacera pas le jour où Bones me décevra ou que j'aurai découvert quelque chose sur lui qui sera " ce qu'il a toujours été et que je n'ai vu ou n'ai voulu voir ".

   Je ne m'attendais pas à me retrouver aussi apeurée et mélancholique quand il a dit " partir ". Je voulais qu'il reste. Même si je savais qu'il ne resterait pas. Et que je m'en voudrais de le priver de sommeil d'autant que je m'inquiète quand il rentre tard le soir. Et pourtant, je le force à faire ce qu'il ne veut pas faire.

   Si j'avais une baguette magique, j'aurai appuyé dessus, et effacer ce que je ressentais pour ne garder que la bonne humeur des dernières minutes avant. Au lieu de m'énerver. Parce que je suis incapable de m'exprimer. Que je déteste cela. Et que je déteste perdre. Et là, j'ai l'impression de m'être fait avoir alors que cela n'aurait jamais du arriver.

   * Rires * Et puis, je crois... que je m'en veux pas mal d'avoir un peu maltraiter son égo parce que je suis une handicapée sentimentale.

   Si j'étais simple, je dirai que j'aime Bones parce qu'il est compliqué et que je suis moi même avec lui. Trop à mon goût. Je mettrais ma main à couper, que si je lui demandais de venir, il viendrait. Je ne saurais pas bien pourquoi. Mais je suis sure qu'il le ferait. Le fait de pouvoir compter sur quelqu'un. D'avoir un miroir sans aucune indulgence, qui ne mache pas ses mots et qui ne prends jamais garde au mal qu'il peut faire. Et pourtant, contrairement à moi, lui il se remet toujours en question, et il s'excuse toujours. La franchise. ou peut être tout simplement, l'impression d'être sur un plan d'égalité. Même si je suis sure que lui dirait le contraire, vu qu'il m'estime pas tellement. Mais si je suis honnête, les pas c'est souvent lui qui les fait. Quand moi je veux fuir. Lui, il force le passage. Sa maturité. Le fait que je pense qu'il devrait sérieusement redevenir un gosse avant d'imploser à l'âge de 40 ans, parce qu'il aura eu l'impression d'être passé à côté de sa jeunesse. Sa facon de se mettre à la hauteur de mon fils, comme beaucoup d'hommes de ma connaissance. Une fois, il m'a dit qu'il se sentait obliger, forcer...

C'est amusant, parce que je peux entendre tout de lui : ce qu'il pense des filles qu'ils croisent dans la rue, ce qu'il fait avec ses amies, amis, ce qu'il pense de moi ( souvent c'est quand même plutôt négatif lol )...

Mais je suis incapable d'entendre ( ni de le vouloir ) s'il s'attachait à moi ou/et à Crap.

Si j'y pense, je veux juste taper du poing et dire " non, non, non ", " impossible ", " ca arrivera pas ".

Ce qui est chiant, c'est d'entendre des gens qui me sont proches me dire des phrases comme " à quoi ca te sert de rester avec un homme qui ne t'aimera pas ? ".

Et pourquoi est ce que c'est ce que je devrais rechercher ?

Ce qui me fiche la trouille, ce qui met le baromêtre des émotions à son maximum, je finis toujours par le détruire.

Ou le fuir.

Et je n'ai pas envie de le perdre.

Ni de le laisser à une autre.

Egoiste, jusqu'au bout des ongles.

Ce serait tellement bien si j'étais comme toutes ces petites princesses qui ne cherchent qu'à être aimées d'un homme en retour, et qui quand elles ne le sont pas, s'imaginent l'être... Finalement, ce serait plus simple, que de vouloir rester Cendrillon ( c'est le surnom que m'a donnée ma mère parce que je déteste faire les corvées !!! ) dans son réduit, sans avoir jamais à se confronter aux émotions des autres, à s'en préserver... à les renier... quelqu'elles soient toujours... à refuser les siennes.

C'est comme le mariage, toutes les petites princesses rêvent de se marier, de s'engager... et moi, cela me fiche la trouille toutes ces choses là.

Finalement, peut être que mon Monde de Bisounours, il est constitué uniquement d'un monde où les sentiments n'ont pas leur place.

Aileen.

  


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