TMC, c'est une famille de « gènes de l'audition » chez les mammifères mais qui s'avère coder aussi pour un capteur du sel, chez le ver. Ainsi, cette étude décrit, sur le ver C. elegans, comment la protéine TMC-1 contribue à la détection et à l'évitement des concentrations élevées en sel. L'étude de TMC sur le ver et ses neurones, présentée dans l'édition du 30 janvier de la revue Nature, pourrait donc contribuer à élucider les mécanismes de perception sensorielle, ici du goût et de l'audition.
Chez le ver : Dans cette recherche, William Schafer, neuroscientifique du Labratoire de biologie moléculaire de Cambridgeet ses collègues de l'Université de Corée (Séoul) montrent, sur le ver C. elegans que le gène TMC-1 code pour un capteur de sodium. TMC-1, exprimé dans les neurones de C. elegans, permet, spécifiquement, la perception du chlorure de sodium et son évitement en cas de concentration trop élevée. Car TMC-1 n'entraîne pas, chez le ver, de réponses à d'autres stimuli.
Chez l'Homme, la relation entre les gènes TMC1 et TMC2 lorsqu'ils sont mutés et la surdité a déjà été démontrée mais la fonction de l famille TMC reste encore mal connue. L'idée serait que si la protéine TMC-1 est impliquée chez le ver dans la détection du sel, elle pourrait également intervenir dans la perception des goûts chez l'Homme. En l'exprimant in vitro dans des neurones de mammifères, les chercheurs montrent que la protéine induit alors la capacité de détecter le sel en créant un signal dépendant du sodium, ce qui suggère qu'elle agit comme un canal ionique. Mais aussi peut-être comme un canal ionique similaire à celui de l'oreille, qui va permettre la perception des vibrations sonores. L'objectif est donc de poursuivre les recherches sur TMC et ses fonctions. Et les neurones de C. elegans semblent un terrain d'étude prometteur.
Source: Nature doi: 10.1038/nature11845 online 30 January 2013 tmc-1 encodes a sodium-sensitive ion channel required for salt chemosensation in C. elegans