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Faut-il figer la société ?

Publié le 02 février 2013 par Delavoge
Des voix s’élèvent, à droite mais aussi à gauche, pour demander à ce que les réformes sociétales soient mises en sommeil pendant quelque temps, afin de consacrer toute l’énergie des forces vives du pays au rétablissement de l’économie et à la lutte contre le chômage, sous le prétexte que ces réformes divisent les Français, et que l’intérêt primordial de chacun est d’avoir un emploi et des ressources pour vivre décemment.
Il est impératif, en effet, de lutter de toutes nos forces contre le chômage, que ce soit celui des quinquagénaires ou celui des jeunes, et sans que les actions contre l’une de ces deux catégories ne pénalisent l’autre.
Il serait par contre vain et dommageable de cesser toute réforme de notre société, d’une part parce que l’énergie économisée ne servirait pas forcément – en tout cas pas uniquement- à lutter contre le chômage, et, d’autre part, parce que ces réformes sont attendues, certaines urgentes, d’autres destinées à stabiliser et légaliser des évolutions déjà réelles dans la vie de tous les jours mais qui sont actuellement hors d’un cadre juridique précis, quand ce n’est pas hors-la-loi.
Le mariage gay, puisqu’il en est question actuellement, n’est pas une invention venue de nulle part ni une lubie de bobos déjantés. Il répond à un réel besoin de certains de nos concitoyens qui ne sont pas à l’abri de situations dramatiques lors de la survenance d’événements familiaux tels un décès ; je pense là surtout aux enfants qui vivent dans ces familles monoparentales qui, s’ils venaient à perdre leur parent biologique ne pourraient rester avec le compagnon ou la compagne du défunt. Ouvrir l’adoption à ces couples relève de la même logique.
Actuellement, des personnels soignants, des parents, des amis, aident des personnes à mourir. C’est de l’euthanasie. C’est punissable par la loi. La limite entre cessation des soins, euthanasie passive ou active est très imprécise. Les volontés des patients, dans le cadre des « directives anticipées », sont trop souvent oubliées ou négligées. Il n’est pas normal que ces situations ne soient pas réglées par la loi. Un grand débat sur la fin de vie, sur la mort volontaire devrait être lancé pour aboutir à une législation plus moderne.
De nombreuses autres réformes doivent être menées à leur terme, en matière de relations du travail, de droit de vote, de libertés, de simplifications administratives, de dépoussiérage de textes de lois obsolètes et :ou contradictoires ou, à tout le moins, inutilement contraignants etc…
Il ne faut pas sacrifier ces réformes sur l’autel de l’économie, mais considérer qu’elles amélioreront notre quotidien, notre bien-vivre et notre capacité à nous développer.

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