Magazine Cinéma
En plus de générer nombre de critiques dithyrambiques, Another year attire l’œil avec un visuel sympathique rappelant immédiatement les dessins de Daniel Clowes le créateur original du ghost world de Terry Zwigoff. Je me suis alors contenté de fermer les yeux et de le rajouter incognito à mon panier déjà bien rempli. Et qui sait? Au mieux je découvrirai une perle made in UK, au pire j'aurai un joli dvd pour illustrer mes Billy quelque part entre Steven Spielberg et Woody Allen. Moi un geek?
Another year raconte la vie de Tom et Gerry (non, non ça n'est pas une blague!), un couple dans la cinquantaine qu'on rêverait tous d'avoir pour amis. Elle est psychologue, il est géologue mais tous deux sont surement le couple le plus humaniste qu'il vous ait été donné de rencontrer. Leur foyer est un véritable refuge, un havre de paix pour tous les névrosés du quartier qui cherchent une oreille pour déballer le vide de leur existence. Ils sont simples, drôles, vivent dans une belle maison en banlieue londonienne et cultivent leur propre potager, le couple idéal quoi! Pour un peu et on deviendrait jaloux à tout plaquer pour une vie meilleure!
L'originalité du film n'est pas dans son scénario vous l'aurez bien compris. Elle est d'abord dans son découpage en quatre parties, correspondant aux différentes saisons de l'année. Chacune apporte son lot de problèmes et de joies, avec un flegme qu'on ne pourra jamais retirer aux anglais. Il y a quelque chose d'irrémédiablement attirant chez ces personnages authentiques et tendres dont on prend le plus grand plaisir à partager un quotidien plus proche d'un bon vieux Striptease estampillé France 3, qu'un film de n'importe quelle teneur. Et c'est bien là son problème! On est subjugué par sa photographie, on s'identifie aux personnages mais on ne fait que traverser cette chronique, la survoler sans ne jamais défaire les nœuds que son réalisateur Mike Leigh s'est fait un malin plaisir de tisser dès les premières minutes de son film. Imelda Staunton fait d'ailleurs une apparition très remarquée au début du film, une histoire poignante à laquelle il ne sera plus jamais fait allusion dans le déroulé de l'histoire...c'est dommage!
Finalement, je reste sur ma faim, conquis par un casting on ne peut plus humaniste mais déçu de ne pas m'immiscer toujours un peu plus dans la vie des personnages. Dans le même esprit d'authenticité british, préférez Tamara Drewe de Stephen Frears, nettement plus abouti et drôle qui plus est! Plus besoin de prendre le ferry pour visiter les cottages londoniens, profitez en!
Extrait musical