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Nous York

Par Clemiclem

Nous YorkJ’ai d’abord vu l’affiche. Une bande de potos emmenés par Manu Payet avec une typo trop délire qui fait le kiff de milliers d’ados de banlieues et d’ailleurs. Et puis mon attirance pour la grosse pomme a pris le dessus. Frustré de voir les autres partir outre atlantique, c’est finalement à l’UGC Ciné-cités de Bordeaux que j’irai prendre mon pied, à quelques 2 km de mon chez moi, le décalage horaire en moins.
Le film fonctionne immédiatement comme si Géraldine Nakache avait trouvé la recette miracle pour renouveler la comédie française (le style pas l’institution malheureusement…). Exit les Dubosc, Dany Boon et autres pitres qui pensent qu’il suffit de recracher ses meilleures répliques sur scène pour en faire un blockbuster. Après tout ce qui brille, la réalisatrice française nous vend du rêve, le kiff de toute une génération entre 25 et 30 ans qui s’imagine à moitié américain du fait d’avoir été bercé trop prés du téléviseur. Le piège s’est alors avéré évident ! Réussir à extraire un scénario plausible d’une carte postale qui pourrait vite prendre des airs de film de vacances à liker entre potes. Et là encore Géraldine Nakache frappe dans le mille avec cette histoire de banlieusardes qui fuient leurs galères quotidiennes de zonardes pour devenir quelqu’un outre Atlantique. Samia est désormais la bonne à tout faire de Sienna Miller qui joue son propre rôle dans le film. Gabrielle, plus terre à terre, joue les auxiliaires sympathique dans une maison de retraite juive. Les jeunes filles s’éloignent petit à petit jusqu’à ce que débarquent leurs anciens potes de Nanterre bien décidés à poursuivre leur kiff de jeunesse. Sont-ils toujours pour autant sur la même longueur d’ondes ?
Côté mecs, Manu Payet s’impose comme le chef préposé de la bande. Agaçant dans ses apparitions télé, l’acteur vient pourtant de me surprendre une seconde fois dans un long métrage après sa belle prestation dans tout ce qui brille. Il est parfaitement secondé par Baptiste Lecaplain et Nader Boussandel qui sont les parfaits prototypes du touriste en vadrouille à New York. Je mentirai si je vous disais qu’ils avaient l’air de surjouer. J’en ferai autant sinon plus lorsque j’aurai la chance de fouler le sol américain ! J’ai donc toutes mes raisons de les comprendre avant de les envier !Impossible non plus de ne pas citer Marthe Villalonga qui insuffle cette petite touche d’émotion qui empêche au film de basculer dans la comédie lourdingue de seconde zone. Moi qui la croyais déjà en fin de parcours dans Maguy ! La native d’Alger tiendrait presque le film à elle toute seule si la jeune génération ne tirait pas la couverture vers elle pendant les trois quarts du film.Sur le plan technique, la réalisatrice fait preuve d’un professionnalisme à toute épreuve. Certains plans, même s’ils n’ont rien d’innovant expriment parfaitement le ressenti de cette belle bande de potes. Je pense notamment à ce long travelling vertical dans l’auberge de jeunesse ou les plans incroyables du roller coaster lors de leur étape sur Coney Island.
Qu’est ce qui m’empêche alors de le classer parmi les meilleurs films de cette fin d’année ? Sûrement mon côté vieux réac’ qui ne supporte pas toujours que l’on parle verlan la moitié du film et qu’on stéréotype du même coup les jeunes de banlieue, trop bêtes pour rester entre leur quatre murs, pas assez intelligents pour occulter leur problèmes une fois chez l’Oncle Sam. C’est bien dommage mais je m’en fous ! Je ferai mon propre film une fois sur place et promis, vous pourrez venir liker ma vidéo ! 
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