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Marathon de Varsovie 2012 : Bilan d’une belle course

Publié le 18 novembre 2012 par Lagafr

Marathon de Varsovie 2012 : Bilan d’une belle course

6 semaines après le marathon de Varsovie, je trouve enfin le temps d'écrire un récit de mes aventures polonaises. L'info est un peu refroidie mais cela en intéressera surement quelques uns pour l'année prochaine.

Le Marathon a eu lieu dimanche 30 sep dernier, le samedi alors que je ne m'y attends pas, les aventures commencent déjà. Le plan initial est de rejoindre un ami d'enfance qui fait son premier 42km. Nous nous sommes entraînés depuis début juin, chacun chez soi à des milliers de km l'un de l'autre. Tous les lundi on faisait le bilan des km, des progrès, des bobos. Autant dire que le samedi, en sortant de l'avion j'étais impatient de le voir ! Je sors de l'aéroport et m’engouffre dans un bus, j'échange des SMS avec mon ami, je découvre la ville par les fenêtres, les immeubles de style Stalinien défilent. Je suis super excité et heureux, tellement que je ne sens pas des petits doigts qui se glissent dans ma poche de veste pour me subtiliser mon portefeuille. Quand je réalise quelques secondes trop tard, le type a disparu. Je n'ai plus sur moi que mon passeport (heureusement !) et 200€ en monnaie local que j'avais tiré pour le WE. Je sors du bus furibard, j'appelle en France pour faire opposition sur tout ce que je sais être dans le portefeuille. Je retrouve mon ami et lui compte mes mésaventures. Il ne faut pas s'attarder j'ai quelques heures pour prendre le dossard et faire une déclaration de police (je la ferai le soir à l'aide d'un traducteur, super pro et vraiment sympa, à une créature en uniforme qui a du faire mannequin dans sa jeunesse !). Sur la route pour prendre le dossard nous croisons une manif Solidarnosc, on est bien en Pologne ! Les gens ont l'air joyeux et détendus. Moi je reste stressé par la course qui se présente et par la perte de mes biens. Les dossards se retirent au stade de Varsovie, celui construit pour l'euro. Il y a pas mal de monde, les gens sont d'une gentillesse exemplaire. Je découvre ainsi le lien ou l'arrivée sera jugée le lendemain. Nous rentrons à l'hôtel après 1h20 de marche à pied ! (bonne idée avant un marathon

:-)
) . Après ma déclaration de Police on mange avec quelques amis dans un bar et on va se coucher tôt. La nuit je dors 3h et je pense à tout ce qu'il y avait dans mon morlingue ! Le lendemain petit dej à l'hôtel qui contient quelques marathoniens. On est descendu au Westin qui fait des prix défiants toute concurrence à cette période de l'année (la chambre est juste un peu plus cher que le petit dej !). Petit dej sans trop de sucres rapides, riz au lait, céréales, café. On part ensuite en taxi sur le départ. Ambiance moins camphrée qu'à Berlin, moins compète, plus détendue, plus amateur. Après un peu d'attente, le départ est donnée. Nous sommes partis sur un objectif à 4h30 car mon ami à mal à la hanche (en mon fort intérieur je révait de 4h15). Je lui dis que cela passera pendant la course. En effet c'est le cas et il ne fait que vouloir accélérer, je le calme régulièrement en lui disant de s'économiser. Le premier semi se passe comme dans un rêve. On le boucle en 2h12 environ. On est frais comme des gardons (en même temps c'est 20min de plus que mon temps de référence sur cette distance). Le trajet est joli, on passe par tous les points touristiques de la ville. Mon pote qui a vécu là me fait le guide et me raconte des anecdotes, ça passe bien le temps. Du 21 au 30ème pas de souci non plus (je sais que ça ne va pas durer...). J'aide les gens qui craquent un peu, dans le parc nous courons sur des pavés. Après le 30ème retour en ville avec des lignes droites de plus de 2km ! on a des orchestres pour nous encourager et des pompoms girls de partout. Les ravitos sont placés tous les 2500m, il y a de Powerade à volonté, des bananes et de l'eau. Les bénévoles et le public nous portent. Au 34ème je commence à sentir la fatigue, je me retourne régulièrement pour surveiller mon petit protégé. En fait il me tape sur les fesses et me double, il se porte comme un charme le bougre ! je le suis en pestant jusqu'au 40ème, les km 38,39,40 sont difficiles, je tire régulièrement sur la réserve d'eau de mon camelback. Au 40ème j'ai perdu mon ami de vu, je m'arrête 15 secondes après avoir passé les détecteurs de puces et une douleur immense irradie dans ma jambe, je suis en train de revivre La Rochelle 2010 et de répéter les mêmes erreurs ! Je m’engueule devant tout le monde, pourquoi me suis-je arrêté ? c'est juste n'importe quoi ! je connais mes travers et je tombe dedans. Furieux, je trouve dans ma colère contre moi même l’énergie pour repartir. Les 50 premiers mètres sont horribles. Ensuite la douleur se calme. La photo que j'ai choisi de mettre sur le blog est prise à ce moment là. Nous sommes entre K40 etK41 sur un pont qui fait 300m de long. Je parviens à courir, pas comme à la Rochelle. Le stade que j'ai en point de mire depuis 3km maintenant paraît se reculer. Enfin après un combat intérieur qui m'en apprend encore un peu plus sur moi-même, j'entre dans le stade pour les 200 derniers mètres sous les cris de la foule. Le moment  est magique, presque aussi beau que l'arrivée à Berlin. Je passe la ligne en levant les bras en signe de victoire... contre moi car je sais maintenant que mon pire ennemi c'est la petite voix intérieure qui me dit de m’arrêter depuis plus de 30 minutes. Je retrouve mon ami arrivé 5min avant moi. Au total je fais un honorable 4h25 et améliore de 8' mon meilleure temps. Mais que de progrès encore à faire pour passer sous les 4h10. Je sais maintenant où se trouve ma principale faiblesse, donc mon levier pour progresser.

Après la course, une fin de week-end bien arrosée et un retour  au petit matin en France, je croyais mes aventures terminées. Pas tout à fait il a fallu faire un sprint pour aller de l'avion au train à Roissy. Temps à battre 4'30 du terminal 2F au quai du TGV. Je suis arrivé juste 15 sec avant le départ du train. Je croyais avoir des courbatures dans l'avion et bien j'ai rien senti en courant vers le train. Quand je vous dit tout ça c'est dans la tête !.


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