Si j’étais adhérent à l’UMP, je couperai ma carte en deux, soigneusement, bien au milieu, et j’enverrais une moitié à chacun des deux fossoyeurs de mon parti.
Je serais malade et triste à en pleurer, face à ce spectacle lamentable de gamins menteurs qui prétendent diriger un pays alors qu’ils ne sont même pas capables de faire preuve d’honnêteté et de justice.
J’aurais honte d’appartenir à un parti qui, de fait, devient incapable d’exister, car sa parole n’a plus aucune valeur.
Le but d’un parti politique est, en fédérant derrière des idées et des projets un maximum d’adhérents menés par un leader charismatique (si possible), de faire partager ses valeurs à un maximum de citoyens pour accéder au pouvoir et mettre en pratique, pour le bien du pays, ces idées et ces projets.
Comment appeler désormais des électeurs à se ranger derrière l’un des deux challengers qui s’entredéchirent depuis huit jours maintenant pour un fauteuil de président ? Comment ces hommes pourraient-ils être encore porteurs d’espoirs pour le pays alors qu’ils ne font qu’exposer leurs égos et leurs ambitions personnelles ?
Quelle que soit la solution de sortie de crise retenue, il est maintenant trop tard.
Quel que soit celui des deux qui sera proclamé vainqueur, il ne sera pas vu comme leader légitime, mais comme leader contesté.
La solution minimale serait de procéder à une nouvelle élection, assortie de réelles garanties, mais même dans ce cas le résultat aura du mal à s’imposer à tous, et le vainqueur aura du mal à rassembler tous les adhérents derrière lui.
La paix reviendra peut-être au sein de l’UMP, mais tant de sympathisants se seront ralliés à d’autres chapelles que le parti en sortira affaibli.
Et comment, dans ces conditions, recruter de nouveaux adhérents ?
J’ai expérimenté par le passé le statut de militant, j’ai vu combien on était corvéable, et combien peu on était remercié et considéré par celui dont on avait collé les affiches, qui nous oubliait si vite une fois installé dans son fauteuil nouvellement conquis pour comprendre le désarroi de militants dont deux hommes ont, en l’espace d’une semaine, brisé les rêves de reconquête.
Il va falloir vite trouver un autre mot que UNION commençant par U si on veut conserver le sigle UMP….