Entendu actuellement au Palais de Justice de Bordeaux, dans le cadre de financements présumés de sa campagne présidentielle de 2007 par Liliane Bettencourt, Nicolas Sarkozy est visé par le Canard Enchaîné pour avoir dilapider avant son départ de l’Élysée la cagnotte ministérielle !
Article de l’Observatoire des subventions
Avant de quitter Élysée, Nicolas Sarkozy a soigné ses amis, quitte à liquider jusqu’au dernier centime la cagnotte ministérielle destinée à aider les collectivités locales.
Nicolas Sarkozy s’est empressé de distribuer les 19 millions d’euros de la réserve ministérielle avant son départ de l’ Elysée ( voir Sarkozy a dilapidé les 19 millions de la réserve ministérielle). A qui Nicolas Sarkozy a-t-il distribué la cagnotte ministérielle ?
Les bénéficiaires de la réserve ministérielle ont été sélectionnés avec soin par Nicolas Sarkozy, comme en témoigne la liste des 627 subventions distribuées par l’ex-président en 2012. Tous les dossiers, sauf un, ont été présentés par des personnalités de droite à Nicolas Sarkozy ou à son directeur de cabinet. La seule exception concerne Claude Bartolone, alors président PS du conseil général de Seine-Saint-Denis, qui a décroché – Dieu sait comment – 114 000 euros pour aider son département, en quasi-faillite.
Les autres sollicitations provenaient de députés, de sénateurs ou de petits chefs UMP désireux de bétonner le terrain avant les législatives de juin 2012. Histoire de cajoler dans les sens du poil les électeurs et les maires de leur circonscription, ces quémandeurs ont décroché une subvention élyséenne pour refaire une route, une église ou une bibliothèque… Naturellement, ce sont surtout des communes dirigées par des élus de droite ou sans étiquette qui ont été arrosées. Mais quelques maires de gauche, dragués par l’ UMP, ont pu ramasser des miettes.
Les élus qui ont tendu la main se sont d’abord servis eux-mêmes. Dans l’ Oise, Eric Woerth, ancien trésorier de l’ UMP persécuté par les magistrats qui enquêtent sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy ( voir Financement illégal de la campagne de Sarkozy en 2007), a obtenu 340 000 euros pour sa commune de Chantilly, plus connue pour son champ de courses huppé que pour son extrême pauvreté. L’ex-ministre Marc-Philippe Daubresse s’est, lui-aussi, auto-pistonné et a empoché 300 000 euros pour sa ville de Lambersart ( Nord).
De son côté, Jean Castex, alors secrétaire général adjoint de la présidence de la République et candidat aux législatives dans les Pyrénées Orientales, a raflé 228 000 euros, à partager entre 3 communes du département. En pure perte électorale: c’est un socialiste qui a été élu à sa place. Nadine Morano, ministre de la Formation professionnelle sous Sarkozy, et l’ex-secrétaire d’ Etat Laurent Hénart n’ont pas été plus chanceux en Meurthe-et-Moselle: malgré 1 102 300 euros distribués à 39 collectivités locales, l’un et l’autre ont perdu leur mandat parlementaire.
En Seine-et-Marne, Jean-François Copé a eu la main plus heureuse: il a été brillamment réélu, après avoir décroché 54 subventions pour un montant total de 550 067 euros. François Baroin a appliqué la même recette victorieuse dans sa circonscription de l’ Aube, avec 258 000 euros de subvention.
Gagnants, eux-aussi, les ex-ministres Dominique Bussereau ( Charente-Maritime), Laurent Wauquiez et une dizaine d’autres députés UMP. Une bonne pluie de subventions avant le scrutin a fait prospérer leur score électoral…
L’ Elysée a aussi pris soin d’abreuver quelques élus centristes qui menaçaient de faire sécession avant la présidentielle. Le patron du Nouveau Centre, Hervé Morin, a ainsi touché une subvention de 167 500 euros pour sa commune d’ Epaignes ( Eure). Ses amis de Loir-et-Cher Maurice Leroy et Nicolas Perruchot ont eu droit à 571 000 euros de subventions pour arroser leurs fiefs électoraux.
Hollande n’a plus qu’à doubler la dose pour espérer gagner les prochaines élections…
(Sources : le Canard Enchainé – l’Observatoire des subventions)
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