Ce billet fait suite à celui de vendredi dernier.
Une semaine plus tard, dans mon bureau. Alice est défaite et a perdu de son assurance. Elle est à deux doigts de craquer. Son mutisme est un appel au secours que j’entends. Je me souviens du discours que je lui ai tenu, pour l’avoir déjà tenu à beaucoup de salariés dans sa situation. J’ai dû lui dire quelque chose qui se rapprochait de ça :
« Votre insatisfaction par rapport à vos aspirations professionnelles est à son comble. Vous ne le dites pas, mais cela se voit. La solution classique, dans une entreprise comme la notre, serait un changement de poste. Vous pourrez vous mobiliser sur un challenge qui vous paraitra nouveau parce que l’environnement sera différent. Dans le meilleur des cas, vous trouverez une consolation très acceptable dans la progression de carrière, assortie d’augmentations régulières de votre salaire. Mais c’est certain, la lune de miel va tourner court et la répétition des mêmes frustrations et déception va se manifester… »
Sur le thème de l’activité professionnelle, la documentation anglo-saxonne est foisonnante. Si l’on devait résumer, on pourrait suggérer que les salariés voient leur travail soit comme :
- une vocation (« calling »), où l’accent est mis sur le plaisir que l’on trouve à exercer un travail qui permet de se réaliser et qui est socialement utile,
- un emploi (« job »), où l’importance est accordée aux aspects financiers,
- une carrière (« career »), où la priorité est donnée à l’avancement et au statut social.
Sans surprise, toutes les conclusions mettent en évidence que ce sont les personnes qui voient leur travail comme une vocation qui déclarent également avoir le plus de satisfaction au travail… comme dans la vie en général.
Et vous, comment voyez-vous votre travail ? comme une vocation ? un emploi ? ou une carrière ?
Suite et fin vendredi prochain.