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La Droite qui boite

Publié le 22 novembre 2012 par Jclauded
L’UMP (Union pour un Mouvement Populaire), qui est le parti politique de Nicolas Sarkozy, vient de se tirer une balle dans le pied. La Droite forte, la Droite sociale, la Droite sécuritaire, la Droite libérale ont été remplacées par la Droite qui boite.
Le résultat de la récente élection à la présidence du parti a été vivement disputé. Il en résulte une querelle qui le blesse profondément et peut être mortelle. Alors que les socialistes ne cessent de dégringoler l’échelle de la popularité et que leur leader et président François Hollande peine à 36% dans les sondages, voilà que l’opposition de droite se déchire sur la place publique sur une question de principe et de morale.
Il en fut de même pour les socialistes lorsqu’ils choisirent Martine Aubry pour devenir la première secrétaire du parti devant Ségolène Royal. Les accusations de vols d’élection et de tricheries furent lancées dans la direction d’Aubry. Heureusement pour le parti, Royal se rallia finalement et la paix fut retrouvée et les malheureux incidents électoraux disparurent petit à petit de la mémoire collective.
Une chose est claire, c’est que l’on joue dur en France quant il s’agit de politique et de pouvoir futur. La morale et l’éthique, connait pas !
Le comité de l’élection de l’UMP a fait une erreur magistrale en déclarant Jean-François Copé officiellement élu. Il a omis de compter les votes de trois de ses fédérations outre-mer. L’organisation de François Fillon en vérifiant les documents a remarqué l’erreur qui sans elle aurait permis à son candidat de remporter la palme. Pour ajouter à l’insulte, le comité refuse de corriger sa décision prétextant qu’il est trop tard.
Cet imbroglio fait suite à une campagne électorale durement combattue. En tout temps, les sondages plaçaient Fillon hautement en avance. Pour gagner, Copé a fait une campagne électorale à la Romney. Sachant qu’un très grand nombre des membres du parti sont très à droite, il a pris des positions discutables qui frisaient celles du Front National. Romney, pour gagner, a flirté avec les teapartyers, les évangélistes, les anti-avortements, les porteurs d’armes, etc.. il a tout dit pour se rallier les délégués de la convention républicaine et il a réussi. Par contre, durant l’élection, il a changé son fusil d’épaule allant même contre ce qu’il avait dit lors des primaires. Cela ne lui a pas été profitable car les Américains ont la mémoire longue. Ce sera ainsi en France. Copé peut chercher à maintenir le poste de président de l’UMP mais il n’ira pas plus loin et risque de constater la décomposition de son parti par la migration de milliers de ses adhérents vers d’autres horizons.
Dans toute organisation démocratique et surtout politique, il est essentiel que tous les dirigeants soient élus légitimement. C’est pourquoi, je ne peux accepter la solution, proposée par plusieurs dirigeants de la Droite français, d’oublier l’élection et de choisir Alain Juppé pour diriger l’UMP avec l’aide de membres des deux factions Copé et Fillon et assurer ainsi la paix de la droite. Pour favoriser cette option, Fillon a annoncé qu’il n’est plus intéressé par la présidence de l’UMP. Ça, c’est de la petite politique au mauvais moment. Cela ne l’aide pas et il serait sage qu’il se ravise, car l’apport de Juppé ne peut être que provisoire. La démocratie l’exige.
Nous sommes témoins de la bataille de deux leaders politiques importants qui s’entredéchirent. Cela doit cesser sinon tout va exploser. Copé doit se ressaisir. Comment peut-il penser faire oublier une telle situation ? Pourquoi, simplement, ne pas accepter un recomptage complet des votes fait à la satisfaction des deux candidats afin que le vrai gagnant soit déclaré. Que ce soit lui ou Fillon ! Ainsi, par la suite, si c’est lui, il aura la crédibilité nécessaire pour parler politique aux Français et chercher, entre autres, à leur faire oublier les propos à la Romney qu’il a tenus durant la campagne. Sans cela qui va l’écouter ? Est-il suicidaire au point qu’il ne voit pas l’implosion possible de son parti, d’autant plus que les sondages indiquent, depuis plusieurs mois, qu’il n’est pas le favori des Français et traîne de la patte loin derrière Sarkozy et Fillon. Qui va vouloir se rassembler autour de lui dans une telle condition ?
Avant d’être politique, juridique ou un « putsh », cette situation est surtout une question de chiffres. Il faut simplement faire une bonne addition de tous les votes exprimés. Quand même !
J’écoutais Copé hier sur France 2 et il disait accepter que la contestation soit soumise à la Commission des recours de l’UMP. Par contre, Fillon s’y objecte car il n’a pas confiance dans cet organisme dont les membres ont été nommés par Copé en tant que secrétaire-général du parti depuis le temps de Sarkozy. Contrairement à ce qu’il avait dit précédemment, Fillon vient d’affirmer qu’il ne saisira pas la justice. C’est mieux. Maintenant, qu’il se plie devant les statuts du parti qui fixent la voie pour régler les contestations. Cependant, il devrait exiger que les deux candidats soient bien représentés auprès de cette Commission afin d’être témoins des délibérations et de l’examen de la totalité des résultats des bureaux de votes, le tout dans le calme et la sérénité. Ainsi, tout le monde sera assuré que le déroulement est normal. C’est la moindre des choses pour un parti qui a de l’honneur et qui a besoin d’un début d’apaisement pour régler de façon satisfaisante ce conflit majeur.
Fillon a parlé de fracture dans le parti et cela devient malheureusement évident. Un parti divisé qui porte sa guerre dans les médias ne peut gagner. Il faut que cette situation pitoyable se règle bien et bientôt car les élections municipales qui approchent verront à nouveau le rejet de la droite à cause de cette chicane de famille intolérable.
Que Jean François Copé et François Fillon fassent preuve de responsabilité et démontrent qu’ils œuvrent dans l’intérêt général. Sinon le désastre les attend et cela peut vouloir dire l’éclatement de l’UMP.
Claude Dupras

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