Il doit son nom au fait qu'il se situe Moritzplatz (immanquable quand on sort de la station de métro du même nom), au coin de la "Prinzenstrasse", la rue des Princes donc et de la Oranienstrasse, en plein coeur de Kreuzberg.

On vient de pousser le portail, petite visite commentée de ce lieu si berlinois… Suivez le guide !
Ce jardin, "hors sol", créé il y a 3 ans, a commencé à pousser sur un terrain vague, une zone délaissée depuis la fin de la guerre. Jardin-labyrinthe, parterres de bric et de broc, royaume de la récup', on fait pousser ici de l'utopie urbaine, du rêve végétalo-urbain et on discute sous les arbres en buvant un café, une bière, une "Bionade" ou en dégustant une soupe maison préparée dans la cuisine ou dans le café installés chacun dans un container transformé.

Ce jardin suit le rythme des saisons et entre doucement en hibernation pendant la période d'hiver. Mais si on se balade au printemps, l'été et même en début d'automne, ça foisonne, dans des sacs de riz, des caissettes en plastique, (celles pour les bières ont du succès), des emballages Tetrapack de lait…





Ce jardin fonctionne avec des bénévoles et une équipe engagée et cherche des "parrains" pour ses parterres afin de financer en partie le projet.

Le Prinzessinengarten construit peu à peu des cabanes, des abris, afin d'organiser des rencontres, des concerts le dimanche lors du petit marché aux puces qui s'installe aux beaux jours. Même une bibliothèque de jardin a vu le jour, avec une belle collection de livres sur le jardinage, l'activisme jardinier et la guerilla jardinière entre autres. Tout est à consulter sur une des petites tables à disposition.


Un peu partout, on peut lire sur des affiches, des tableaux, ce qui se cache derrière ce projet. Un beau livre est aussi paru, en allemand qui raconte en détail la création de ce jardin en sursis. Des appels à participation sont régulièrement lancés…

Tous les coins du jardin sont accessibles, ceux pour stocker le matériel, la terre, les brouettes…



Tout est beau, n'est-ce pas ? Mais c'est sans compter la propension de Berlin la sauvage à vouloir éradiquer ses projets alternatifs. Ce terrain vague serait sur le point d'être vendu et le jardin devrait alors déménager. Une campagne d'alerte et une pétition circule mais les promoteurs lorgnent du côté de ce jardin et rêvent déjà d'y planter du béton… A votre plume électronique pour les soutenir !