Visceral Games n’a jamais caché son ambition de faire de Dead Space un pilier du survival horror. Mais l’orientation de la franchise tend à inquiéter les joueurs. Car si le second volet de la trilogie a été unanimement salué pour sa capacité à terrifier, certains ont en effet été refroidi par son action prononcée. La campagne solo de Dead Space 3 tente à nouveau le grand écart entre action et frisson.
Apportons tout de suite une réponse à l’interrogation majeure qui entoure Dead Space 3 : non, le jeu ne fait pas peur. Vous aurez au mieux quelques poussées de stress pendant les combats contre les nécromorphes, mais il ne faudra pas y chercher le frisson de l’angoisse. L’ambiance n’est pas pour autant mise au placard : entre des décors somptueux, une musique soulignant discrètement l’action et une alternance entre combat et énigme parfaitement dosée, on n’a aucune peine à se glisser à nouveau dans la peau d’Isaac Clarke.
Pourtant, le scénario de série B ne sert pas vraiment notre ingénieur de l’espace : pourchassé par des fanatiques persuadés que les Marqueurs doivent conduire l’humanité vers une nouvelle étape de l’évolution, il se retrouve forcé d’aider une équipe partant à la recherche de l’origine de ces structures géantes, dont la dernière trace se trouve sur une planète glacière située aux confins des systèmes explorés : Tau Volantis.
Le chef des unitaristes est caricatural à souhait
Ce que les développeurs s’étaient bien gardés de préciser, c’est que le premier tiers de l’aventure (qui demandera une douzaine d’heures pour être bouclée) se déroule dans les vaisseaux en orbite autour de cette fameuse planète. Ceux-ci se montrant très peu diversifiés (rien ne ressemble davantage à une coursive qu’une autre coursive), on se demande rapidement si ce gros prologue n’est pas là pour gonfler la durée de vie du jeu, d’autant plus que les allers-retours s’y multiplient.
Les affrontements contre les nécromorphes se montrent heureusement diversifiés, bien que le découpage de membres ne soit plus une nécessité pour en venir à bout. Celui-ci augmente toujours les dégats causés aux créatures, mais il vous faudra vous reposer sur votre arsenal pour les affronter avec un maximum d’efficacité. Le système de craft se montre en effet très pratique à l’utilisation… si ce n’est que les ressources nécessaires à la fabrication des armes ne se récupèrent qu’au compte-goutte !
Le début de l’aventure, entre couloir et couloir
Un système qui posera véritablement problème une fois débarqué sur Tau Volantis, puisque vous y aurez à affronter non seulement les morts-vivants mais aussi les adeptes de la secte qui vous ont suivi. Les combats contre les humains se révèlent mous au possible à cause d’un système de combat qui ne s’y prête pas, et ils deviendront rapidement une véritable sinécure pour peu que vos armes soient spécialisées dans le combat rapproché.
Tau Volantis se montre néanmoins bien plus variée que le premier tiers de l’aventure, la beauté qui se dégage des paysages enneigés apportant un souffle d’air glacial bienvenu au rythme de l’aventure. Les temps de chargement s’y font également plus longs, ouvrir une porte pouvant prendre une dizaine de secondes. On pardonnera malgré tout ce travers au vu de la progression qui nous offre panorama sur panorama jusqu’à la fin du scénario.
Les graphismes sont toujours aussi impressionnants
7 /10
Note JDG
A point
En solo, Dead Space 3 se révèle être une semi-déception : si l’abandon du survival et le recyclage d’environnement dans la première partie de l’aventure nous fait craindre le pire, le jeu se révèle ensuite très beau, varié et agréable à jouer. On déplorera un scénario qui pompe allégrement sur d’autres univers de science-fiction, Halo 3 et 2001 en tête, mais certaines séquences (notamment dans l’espace) nous rappellent la maîtrise totale des développeurs, qui nous servent un chaud-froid finalement bien agréable en bouche.