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"Le petit salon" pas comme les autres !

Publié le 06 février 2013 par Fabricegil @thenewreporter

Hier soir, l’appartement d’un illustre inconnu, sis au 61, rue de Bretagne dans le haut Marais rendait honneur à quatre artistes : Alain Lame (plasticien), Erin Lawlor (peintre), Carole Bellaïche et Jean-Pierre Viguié (tous deux photographes). Assis sur un coin de canapé j’observai, amusé, l’attitude des invités venus nombreux pour le vernissage. Une intime exposition qui, je dois l’avouer, était joliment orchestré.
Que vous soyez clients d’arts convaincus ou amateurs de jolies photos et de plaisantes peintures, Le petit Salon vous ouvre ses portes, tous les après-midi, dans un lieu dédié, confortable et accessible, où Florence Bellaïche, maîtresse du Salon, aura tout à loisirs de vous présenter le travail de ses "protégés". Ne tardez point toutefois, cette première édition s’achèvera le 14 février prochain.
Une première pièce agrémentée d’une cheminée de style napoléonien s’offre aux invités.On y trouve, entre autre, l’Abécédaire "Hommage aux Maîtres" de l’artiste Alain Lame. Un ensemble d’œuvres qui retient toute mon attention. Chaque "petit tableau" symbolise, tel un clin d’œil, le travail des artistes-peintres marquants de notre histoire, astucieusement représentés ici, parfaitement alignés, bien organisés. Vivants, les textes couchés ici et là sur les cadres évoquent une drôlerie, un état d’esprit, une réflexion sur la vie : "Si nous voulons vivre et travailler, il faut être très prudent et nous soigner. De l’eau froide, de l’air, de la nourriture simple et bonne, être bien vêtu, être bien couché, et ne pas avoir des embêtements". De l’hameçon à l’usage du jaune solaire, des boutons à la fleur de tournesol en passant par l'aquarelle, il fait de chacune de ses propositions, le reflet d’une expérience personnel et s’en amuse.Né le 9 juin 1965, Alain Lame étudie l’histoire de l’art à l’école du Louvre, et s’oriente peu à peu vers les techniques picturales qui restent sa seule raison de travailler, d’exister. Joseph Beuys demeure pour lui un artiste majeure de l’art contemporain.Actuellement installé à Ivry Sur Seine dans sa "fabrique", il façonne son travail sur un discours existant entre la matière et l’esprit.www.alainlame.free.fr

petit salon

© Carole Bellaïche - David Lynch

Sur une table, ici encore bien rangée, s’organise une sorte de méli-mélo composé de très jolis tirages, qui attendent d’être vu pour certain ou qui ne seront jamais apprécier pour d’autres (les ingrats).  Ce sont ceux de Carole Bellaïche, photographe éminente qui n’a aucune peine à exposer son travail si bien exécuté soit-il. De nombreuses personnalité(e)s ont posé pour elle. En témoigne cette photo allurée de Jane (Birkin),  empreinte de liberté et de fraicheur ou de ce sublime cliché décelant les traits fascinants du sombre  David Lynch. A travers ses photos, Carole Bellaïche évoque une justesse de ton avec lequel elle réussit subtilement à capter des instants de vérité. Une vérité à découvrir d’urgence, assurément.www.carolebellaiche.com
On dit que les peintures d’Erin Lawlor aiment les rendez-vous avec l’imprévu et le déterminé, une dualité entre le hasard et une apparition. Dans cette troisième pièce, chaque toile exprime l’effet d’un mouvement, comme un ruban défait un nœud. Les lignes sombres et mordorées de ses toiles évoquent une évolution, un changement et/ou le chaos d’un désordre trahissant une certaine fragilité.L’artiste déplie, déploie ses formes au gré des tracés fluides pour en diffuser le trouble, le flou du geste. Les ondes se courbent, se retournent avec sensualité dans des tonalités mystérieuses. Des peintures ténébreuses, enivrantes.www.erinlawlor.com

petit salon

© Jean-Pierre Viguié – Un crime de ce monsieur

Enfin, je termine mon tour de salon par le couloir, dans lequel je re-découvre le travail soigneux et détaillé du photographe Jean-Pierre Viguié. Proprement encadrées et exposées, je réexamine les quelques photos du projet "Un crime de ce Monsieur", une série constituée de photos argentiques noir & blanc réalisées entre les années 1995 et 2003.Depuis la fin des années 1970, son appareil Leica le suit partout. Diplômé en 1982, de l’IDHEC (Institut Des Hautes Etudes Cinématographiques), il travaille sur la production de films et documentaires pour la télévision. Pourtant, durant toutes ces années, il continue à photographier ce qui l’entoure avec ténacité. Certes, il photographie pour les besoins des ses activités professionnelles, repérages, préparation documentaire de projets, idées de plans et de séquences, mais aussi, et surtout par plaisir, émotions, ambiances et situations. Un travail secret et solitaire qu’il ne montrera seulement qu’en 2005.www.boischarbon.com
Ma visite terminée, mon p’tit blanc (vin) en main, je m’approche d’une des nombreuses fenêtres qu’offre le lieu et j’observe en bas dans la rue. Il y a ceux qui vont dans un sens, les invités qui se hâtent dans le froid et ceux qui les croisent dans l’autre sens accablés par la nuit tombée de notre bonne vieille ville de Paris.Après quelques airs de saxophone, je m’éclipse discrètement…   Il fait bon vivre au Petit Salon, j’y reviendrai.Fabrice Gil
Exposition de peintures & photographies du 6 au 14 février 2013Ouvert tous les jours (sauf lundi) de 15h à 20h uniquement sur rendez-vousLe Petit Salon61, rue de Bretagne75003 ParisRSVP obligatoire : 06 87 30 41 45[email protected]

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