sur des saucissons en... roseau, bien sûr
pour une mini-conférence sur la fabrication et l'origine des îles. Ça avait le mérite d'être instructif. Comme j'ai tout entendu 2 fois (le lendemain en allant à Taquile aux aurores, passage obligé sur les îles Uros), j'ai compris beaucoup de choses bien que ce fût en espagnol. Remarquez, cette maquette parle d'elle-même, pas besoin d'être bilingue.
Les îles sont constituées d'une superposition de roseaux (totora). Tous les mois on ajoute une couche supérieure à mesure que la couche inférieure moisit dans l'eau. On les amarre au sol avec 4 piquets et de la ficelle pour ne pas qu'elles bougent : imaginez le malheur si elles se retrouvaient du côté bolivien du lac. Vous l'aurez compris, les Boliviens, ce sont un peu les Belges des Péruviens. Dessus, on a construit des maisons (en roseaux évidemment) qui doivent être changées tous les ans.

Les pointues sont les vieilles, et les carrées les nouvelles.
Pourquoi ces îles flottantes, allez-vous me demander. Ça remonte à des centaines d'années lorsque le peuple des Uros a voulu se protéger des agressions des Incas. Je reviens à ce qui m'a déplu. Après la présentation, chaque habitant saute sur un touriste et le force quasiment à visiter sa hutte (« tu peux prendre des photos gratuitement, ce n'est pas comme ça sur toutes les îles »), qui n'est autre qu'un mini-magasin d'artisanat importé de la terre ferme (vu qu'ils n'ont absolument aucune ressource sur l'île). Et là, vu qu'ils t'ont expliqué 5 minutes auparavant qu'ils vivaient presque exclusivement du tourisme, tu te sens obligé d'acheter un truc hors de prix dont tu n'as absolument pas besoin.Si j'ai bien compris, une partie des îles n'est pas accessible aux touristes et les habitants vivent de la pêche (à la truite essentiellement). Et comme il n'y a pas assez de poisson pour faire vivre tout le monde... A propos des truites, j'ai entendu dire qu'elles avaient été importées dans le lac (avec une autre sorte de poisson dont j'ai oublié le nom) et qu'il ne restent plus qu'elles car elles ont bouffé tous les autres poissons autochtones ! A méditer.. Après notre quart d'heure shopping forcé, on nous a proposé une traversée en « Mercedes Benz » en roseaux pour rejoindre la « capitale » (mêmes blagues lors des 2 visites). Pour un trajet de 5 minutes tu payes presque autant que pour l'aller-retour en ferry...

Mais un concert est inclus dans le prix : en guise d'au revoir, les habitantes de l'île nous ont chanté « Alouette, gentille alouette » et « vamos a la playa » (on a eu droit à exactement la même chose le lendemain sur une île différente). Non mais franchement...

Voici l'entrée de la fameuse capitale,

son café bar restaurant,

où nous nous sustentâmes bien sûr d'une truite (pas au roseau ceci dit, bien qu'une partie soit comestible)
sa fleur de cactus cachée derrière une maison.
Conclusion : malgré tout, ça vaut quand même bien une visite...