Matignon vient de donner son accord pour l’expérimentation des salles de shoot en France. Ces salles de consommation ont pour principal objectif d’encadrer les toxicomanes matériellement mais aussi psychologiquement.
Le débat autour des salles shoot
Une salle de shoot est principalement destinée aux toxicomanes se trouvant dans des situations précaires et instables. Ces salles permettent d’encadrer ces consommateurs en leur fournissant des produits dans des bonnes conditions d’hygiènes et en les entourant de personnels de santé. Un réel soutien psychologique est également offert à ces consommateurs qui se trouvent souvent dans des situations émotionnelles dévastatrices.
Les opposants à l’ouverture des salles de shoot avancent deux principaux arguments. D’une part la question se pose sur le lieu où sera placée cette salle de shoot, en effet les riverains s’inquiètent d’un risque d’atteinte à leur tranquillité. Certains politiques s’inquiètent quant à eux de voir une banalisation des drogues dures comme le souligne la secrétaire nationale de l’UMP « Ouvrir des salles de consommation de drogues, ce n’est pas lutter contre le fléau de la drogue, c’est banaliser l’usage et c’est légaliser la consommation des drogues les plus dures et cela aux frais des contribuables ».
De telles salles de consommation existent déjà à travers le monde dans des villes comme Barcelone, Vancouver ou encore Francfort. Le constat est aujourd’hui plutôt mitigé. Si une forte baisse de mort par overdose a pu être constatée à Barcelone, une forte hausse de consommation chez les toxicomanes a été révélée en Suisse.
Le premier pas de Matignon
La ministre de la santé avait dès le mois de novembre dernier annoncé l’expérimentation de ces salles de shoot, en effet ce projet faisait partie des promesses de campagne de François Hollande.
Si aucune date n’a été pour le moment révélée, Matignon vient d’annoncer que la première salle de shoot ouvrira à proximité de la gare du Nord. L’élu PS du 10ème arrondissement s’est réjoui de cette nouvelle déclarant «le quartier de la gare du Nord en a besoin. Cela fera progresser la santé publique et la sécurité publique».
Crédit photo : europe1
Sonia Semere