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« Astérix au service de Sa Majesté » : Chronique d’un succès annoncé

Publié le 16 octobre 2012 par Sylvie-Uderzo

Astérix au service de Sa Majesté est donc le quatrième opus de la série. Je ne peux que me féliciter que les aventures de mon frère de papier reviennent sur les grands écrans car, ironie du sort, je considère que j’ai une part de responsabilité dans la poursuite de ses aventures au cinéma

Astérix et Obélix au service de Sa Majesté

Astérix et Obélix au service de Sa Majesté

L’histoire remonte à quelques années maintenant lorsque j’avais la fonction de directrice générale au sein des Editions Albert René (1992-2007) à la demande expresse de mon père, alors que j’avais été directrice de la com dans la période précedente, de 1987 à 1992.

Tout avait commencé en 1993, lorsque Thomas Langmann, encore dans l’ombre de son père, Claude Berri, me contacte à la suite d’une campagne que notre agence de communication avait réalisée avec Gaumont: un pack des trois premiers dessins animés d’Astérix qui ronronnaient en magasins, associés à un album “inédit”, “la Rentrée Gauloise”.

Le succès avait été tel que la presse audiovisuelle s’en était emparée. Thomas m’avait alors convaincue de l’intérêt de produire le 1er long métrage d’Astérix au cinéma, en live. Mais, les vrais “décideurs”, Claude Berri et Albert Uderzo, n’envisageaient pas qu’un tel projet puisse se réaliser. Trop de contraintes, blablabla…

Mais nous avons été têtus et persuasifs puisque, au cours d’un déjeuner, près d’un an plus tard (vous imaginez le travail en coulisses pour convaincre les “chefs”, aujourd’hui, on dirait du lobbying), les 2 papés se sont finalement rencontrés et ont fait affaire ensemble! Grand moment dans la vie cinématographique d’Asterix!

Deux films sortiront, le premier en 1999, l’autre, celui de Chabat, en 2002 avec ses 15 millions d’entrées. Mon père, malgré ce succès et pour des raisons qui lui sont personnelles ne souhaitait plus prolonger cette belle licence. Pourtant Claude Berri s’archarnait à lui faire changer d’avis. L’épisode Jugnot s’est inséré ici. Mais, l’histoire astérixienne semblait terminer pour Renn Productions.

Thomas, à l’origine du premier projet, ne le voyait pas ainsi et nous recontacta pour continuer l’aventure avec sa propre société de production, La Petite Reine. C’est ainsi que Bernard de Choisy, en charge des projets cinéma aux Editions Albert René, et moi avons réclamé le contrat initial passé par mon père et Claude Berri…

J’ai failli tomber du fauteuil: une clause essentielle avait été acceptée par l’avocat de mon père, selon laquelle nous étions pieds et mains liés pour 25 ans à Renn Productions! Clause d’exclusivité absolue et totale! Imaginez-vous cela ? Sans contrepartie financière! La seule liberté de mon père était de ne pas vouloir faire le moindre film… ce qui compliquait singulièrement l’affaire, non?

Sylvie face aux marées cinématographiques...
Il nous aura fallu plus d’un an de travail acharné (avec l’aide d’un autre avocat, specialisé, celui-là) pour dissoudre cette clause délirante dans le nouveau contrat. Un nouveau film pouvait être produit avec des contre-parties toutes à l’avantage de mon père, jusqu’à obtenir ce que l’on appelle dans le jargon cinématographique le « final cut ». Une clause à la Tom Cruise, autrement dit, on passait de la nuit au jour…

Le job était fait et nous en étions très fiers pour le personnage et son auteur vivant. Sauf que… Mais ça, c’est une autre histoire! Aujourd’hui, fêtons le retour d’Asterix et d’Obelix (un peu mon chouchou) au cinéma. Car, Fidelité, producteur de ce 4ème film, nous doit une fière chandelle…

Que la vérité soit!

Ugh

Sylvie Uderzo

 

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