La presse et les médias semblent ignorantes du rôle du parlement européen dans le processus de budget de l'UE.
Par Dr Richard North en Angleterre.
- Martin Schulz, président du parlement européen
Les médias britanniques sont comme d'habitues occupées à planter l'Union Jack sur les dernières nouvelles au sujet du budget de l'UE, les journalistes tentant, à leur manière fastidieusement superficielle, de tourner les évènements en un narratif pif-paf, que leurs rédacteurs à la maison puisse comprendre.
David Cameron est dépeint comme le héros du moment, bombant le torse pour lancer un de ses fameux vetos. Alors que Hollande est pointé du doigt comme le méchant par les Britanniques, il est intéressant de constater que les médias allemands se concentrent sur le président du conseil européen, Herman Van Rompuy.
Néamoin, alors que Caneron babille sur "des coupes ou des vetos", il faut se rappeler qu'il y a un autre parti en présence dans ces négociations : le parlement européen. Die Welt le comprend, et s'y réfère sous le terme du "partenaire invisible", introduit dans ces discussions par le traité de Lisbonne.
Et donc, alors qu'on nous montre des photos de Merkel, de Cameron et des autres "chefs" de l'UE, l'homme autre fois surnommé un kapo de camp de concentration, le président Martin Schulz, est l'homme qui détient le dernier mot. Peu importe ce que décident les "chefs", si Schulz n'est pas d'accord, le parlement le rejettera très probablement.
Dans l'état actuel des choses, Schulz et de nombreux "collègues" préfèreraient une rupture à un accord à la Cameron, où le conseil accepterait des coupes substantielles. En cas de rutpture des discussions, un budget par défaut se met en place, basé sur le budget de l'année précédente plus inflation.
Comme c'est plus que ce que Cameron pourrait accepter dans le cadre d'un accord, il pourrait bien tenir son "veto", laissant aux "collègues" le soin de gérer les financements d'année en année, en renonçant à certains programmes pluri-annuels.
C'est certainement ce que les Français semblent prédire, et ce qui leur conviendrait, comme ça protègerait les dépenses de la politique agricole commune, aux dépens de programmes tels la recherche.
Il n'est pas totalement improbable, de ce fait, que Hollande soit délibérément en train de provoquer Cameron, dans l'espoir qu'un rejet se prépare. Certain des acteurs les plus optimistes pourraient pousser pour un compromis, cependant, ne serait-ce que pour priver Cameron de sa gloire, dans l'attente certaine que l'accord va être taillé en pièces par le parlement.
Avec ces possibilités supplémentaires jetées dans le mélange, ça rend tout ce théâtre d'autant plus divertissant, à défaut d'être plus informatif. Quel que soit l'accord, il n'y a pas d'accord jusqu'à ce que M. Schulz ait dit oui. Et ça, ça pourrait prendre du temps.
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