Magazine Humeur

2 visions

Par Ephe
Il l'a apperçu un peu plus tôt, il en est certain. Il ne comprend pas comment il a pu se retrouver au même endroit qu'elle mais il semblerait que des amis communs, sans le savoir, les ont réunis. Destin improbable qui tout à coup se concrétise et il est troublé. Il a senti la douce effluve floral qui s'échappait de sa chevelure et de son corps quand il l'a croisé et quelque chose en lui c'est réveillé. Pourtant, il avait toujours crû qu'il n'était pas attiré par elle. Que ça n'avait été qu'une histoire de sexe et que frustré de se voir refuser se bien tant convoité, il avait tourné les talons. Qu'avait-il à faire d'une fille, certe jolie, mais qui était, en apparence, froide et détachée ? Il avait tellement voulu la toucher, l'embrasser et dès le départ, il avait senti que ça serait difficile mais il avait espéré, beaucoup au début. Puis, plus les mois passaient, plus ses ardeurs diminuaient et le mince fil qui les reliaient s'effilochait peu à peu. Il se sentait glisser. Il voyait bien qu'il y avait quelque chose de son côté, mais c'était trop long, trop ardu et il n'avait plus la force d'essayer de l'amadouer et tout ça, pour une baise qu'il ignorait si elle en valait la peine. Alors il l'avait "laissé" et ne s'était plus soucié d'elle et de ses sentiments. Il avait tourné le dos faisant fi des conséquences car il s'en foutait. Ce n'était pas son problème. L'été commençait et les belles filles puluaient. Elle n'avait été qu'un coup de foudre. Fort, mais passager. Mais ce soir, en la voyant dans sa petite jupe jaune et grise et dans sa camisole qui moulait bien ses formes, il avait été happé par un flot de souvenir et par quelque chose d'autre. Des regrets ? Elle ne l'avait pas vu. Il décida de la suivre. C'était plus fort que lui. Son odeur était entêtante et un relant d'un désir qu'il croyait mort animait son corps. Mais pas un désir physique. Il avait vu ses yeux et il s'était senti chavirer. 
Il se fraya un chemin dans l'immense maison et espéra qu'il ne s'était pas trompé en montant l'escalier pour la suivre à sa chambre. * * *Je contemple la nuit par ma grande fenêtre. Au rez-de-chaussée, la fête bas son plein. J'ignore ce qui m'a prise d'inviter autant de monde. Je n'en connais même pas la moitié. Mais je me sentais seule et j'avais voulu de la compagnie. J'étais servie. Cependant, malgré tous ses gens, je ne me sentais pas mieux. Il y avait toujours se vide en moi. Cet espace béant dans mon cœur que même une centaine de personne ne pouvaient combler. 
Plusieurs mois ont passés. J'ignore ce qui ne tourne pas rond chez moi. Qu'espèrais-je donc ? Je les attire parce que j'ai un jolie corps. Parce que quand on ne me connait pas, je suis surprenante, drôle et attachante. Mais j'ai cette noirceur en moi. Ces cicatrices qui prennent de la place, qui n'ont pas guérient et dès qu'on s'approche trop, j'ai peur et bien évidement, je fais fuir l'autre sexe. J'ai appris avec une telle habileté à cacher mes émotions et mes désirs que les gens croient que je suis froide et indifférente. On m'a déjà dit que j'étais sauvage. Ils ne comprennent pas. Ils ne savent pas. Plus que tout, il ne sait pas. Il ignore à quel point je le voulais. À quel point j'ai dû faire un effort surhumain pour ne pas me jeter sur lui. Tout mon corps le désirait et pourtant, j'avais peur. Une grande peur sombre et destructrice. Une peur plus grande que moi, plus forte et plus laide que la beauté de mes sentiments. Je voulais lui murmurer la douceur de l'amour à peine naissant en moi. Je voulais ses lèvres, son corps, ses mains. Mais il n'a vu que la peur et la froideur dans mon regards et il c'est lassé. Ce soir, cela fait un an exactement qu'il est parti. Un an que je ne lui parle plus, un an que je pleures sur quelques choses de mort. J'ai essayé. Tellement. J'ai souris à la vie. J'ai ri et danser. Mais au fond de mon coeur, il y avait cette blessure. Celle de trop. Puis il y a eu toute ses allusions sur mon corps et finalement, cette proposition. Alors, j'ai compris. Je n'étais rien d'autre qu'un objet désirable. On ne pouvait m'aimer. Tel était ce que je n'avais jamais réalisée jusqu'ici, mais à présent, cela devenait d'une évidence aveuglante. Ce soir là, où tout à commencer, quand j'avais 16 ans. Cet ami qui me trouvait foutrement bien roulé dans mon jean et ma camisole noir. Il ne voulait que s'amuser. Et cet autre gars dans l'autobus, qui sans me connaître m'avait aussi touché. Puis tout les autres qui dans leur yeux, brûlaient la flamme de la convoitise. Oui, aujourd'hui, je le comprenais. Je n'étais rien d'autre que ce jolie cul et cette jolie poitrine. Un objet. Vide. Une poupée de plastique sans la vie pour l'animée. Je soupire. Peu importe après tout. Car ce soir, la vie prendra tout sont sens.
* * *
Des couples lui bloquent le chemin vers elle. Ils sont enlacés un peu partout et sont difficiles à franchir. Ils grognent quand il essaye de les contourner. Il pestes contre sa lenteur. Il ignore pourquoi, mais son coeur cognent violement contre sa poitrine. Il a été d'une telle stupidité. Il n'avait pas compris.* * * 
La musique m'enveloppe, me caresse. Une fois encore, je danse. Mais la fin ne sera pas la même que celle de mes 16 ans. Il n'y aura pas de larme, de honte et d'horreur. Je ne suis plus cet enfant là. Je suis devenue forte. Tellement plus forte que l'homme qui pouvait si bien me briser. Ce ne sera plus jamais possible. Ce soir, la mort dans mes yeux se matérialisera.
À suivre ....

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