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Oracle et Sun : deux logiques de concentration, une confrontation à venir ?

Publié le 20 janvier 2008 par Mederic

Ce début d'année aura été riche en événements d'importance, au premier rang desquels les annonces concomitantes des achats de BEA par Oracle et de MySQL par Sun.

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Oracle a finalement réussi à convaincre les actionnaires de BEA, au premier rang desquels Carl C. Icahn avec 13% des actions, à l'issue d'un marchandage que n'aurait pas renié un agent immobilier :

  • Je t'en offre 17 $ par action de ta société !
  • Quoi ? N'y compte même pas, tu es 4 $ en dessous !
  • Puisque c'est comme ça je laisse tomber, c'était la meilleure offre que tu pouvais trouver !

... s'ensuivent 3 mois de tractations pour aboutir à un prix qui au final, à 19.3 $, se trouve à mi-chemin entre les deux estimations. Classique, comme pour un achat immobilier.
Plusieurs facteurs ont évidemment été pris en compte pour aboutir à cet accord : les craintes de ralentissement de l'économie américaine, le fait qu'il n'y ait pas véritablement d'autres acheteurs pour BEA, mais pas forcément l'avis des clients de Weblogic et Aqualogic. Ces derniers vont entrer dans une phase d'incertitude au moins jusqu'à cet automne, avec l'attente de l'avis des autorités de la concurrence et les clarifications à venir au niveau des offres. Car si la base installée Weblogic et la qualité de la dernière version du serveur d'applications mettent cette partie de la gamme a priori à l'abri de trop fortes turbulences, les offres Aqualogic et Fusion sont en concurrence directe sur de nombreux points. Larry Ellison a d'ailleurs tenu à préciser que Fusion, basé sur des applications JEE "standard" ou presque, peut facilement tourner sur du Weblogic / JRockit, enlevant d'emblée tout avantage de cohérence de plate-forme à Aqualogic. Les chiffres internes de base installée, de revenus générés et les décisions de positionnement d'offre auront le dernier mot dans le redécoupage final. Dans le monde de l'intégration et de la SOA, la question est maintenant : quel est le prochain vendeur à acheter ?

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Du côté de Sun, son achat de MySQL pour un milliard de dollars confirme sa réorientation lourde vers le logiciel open source, tournant de préférence sur des serveurs Sun. Si on peut se demander si il n'y a pas là aussi une concurrence entre les différents projets soutenus par Sun (Postgres, MySQL, Derby), on voit surtout une cohérence à venir entre le logiciel supporté commercialement, MySQL, et les serveurs à la réputation bien établie dans le domaine des bases de données... notamment Oracle.
L'arrivée du nouveau moteur transactionnel de base de données Falcon de MySQL, conçu dès le départ pour les architectures multi CPU /multi coeurs et capable d'utiliser au mieux les grandes quantités de mémoire vive pourra se faire idéalement sur les serveurs Sun à base de processeurs Niagara, multi thread par coeur, multi coeur par cpu et multi cpu par serveur. On peut raisonnablement penser que les mois qui viennent vont donner lieu à un investissement certain des ingénieurs de Sun dans l'optimisation de MySQL pour Solaris sur serveurs Tx, et parier sur quelque annonce d'un nouveau record de transactions par secondes par watt consommé, par exemple. Au risque de se fâcher avec Oracle ?
Ce risque est en fait assez faible, et l'histoire de Sun et Oracle a toujours été faite de hauts et de bas entre deux partenaires aux stratégies opposées mais aux tactiques communes. Il y a fort à parier que ces prochaines années, les plate-formes Sun seront toujours parmi les meilleures pour faire tourner Oracle ...


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