Magazine

50 - L'opportuniste (1ère partie)

Publié le 09 avril 2008 par Theophile

6112007_161639 Les vacances de la Toussaint. Une semaine avec lui. Chez ses parents.
Les dernières avant qu'il n'obtienne sa mutation et son appartement à Lauhon. Dans la région.
Les vacances de la Toussaint. Début de mois de novembre froid et macabre. Dernières vacances avant que je me retrouve seul. Chez lui.

Un début d'après-midi. Toute sa famille est réunie.
Jacques et Marion. Ses parents.
Christelle, Catherine, Marie-Agnès, ses soeurs et son frère Jean-Charles.
Leurs maris et épouses, leurs enfants. Tous sont là.
Je me retrouve au milieu de sa famille qui n'est pas la mienne.Je ne les aime pas.
Mes oncles, mes tantes, tous bornés à le soutenir et à le défendre.
Le fils prodige, le fils aîné, le grand frère abandonné par son épouse et méprisé par ses enfants.
Seul au milieu de tous ces étrangers, je me durcit. Je me referme. Je ne leur ménage pas mon dédain.

Le téléphone sonne, alors que les cris des enfants qui jouent au milieu du salon nous abrutissent tous.
Marie-Agnès répond :

    - Allô... oui. Oui, je vous le passe. (A Jean-Marc) C'est pour toi.

"L'autre" se dirige vers le téléphone. Il parle. Puis tourne le dos. Il reste quelques minutes au téléphone. Puis il raccroche. Il met son manteau. Je me précipite vers lui.

    - Tu vas où ?
    - Je dois m'absenter. Je reviens. Reste là avec tout le monde. Je reviens.

Mon agressivité redouble.

    - Tu vas où ?
    - Théo. Il faut que tu restes là.
    - Je te préviens, si tu vas faire chier maman...
    - Non, Théo. Et arrête de me parler comme ça.

Chaque fois qu'il s'absentait alors que j'étais ici me procurait une angoisse insupportable. La peur qu'il profite de ma présence ici pour retrouver ma mère, surtout que maintenant il sait où nous habitons, me rendait agressif verbalement.

Toute l'après-midi je tourne en rond dans la maison, surveillant son retour par la fenêtre, me questionnant sur ce qu'était ce coup de fil, essayant d'anticiper ce qu'il pourrait bien arriver.
J'essaye de savoir où est ma mère à ce moment de la journée. Je sais qu'elle travaille et qu'elle quitte le bureau à 19h00. Elle vient de trouver une place dans une agence immobilière. Et je sais qu'il ne sait pas où elle est.
Mon apaisement est alors relatif. Je doute malgré tout.

L'horloge comtoise continue son rythme stressant accompagnée par les pleurs du petit Ferdinand qui fait ses caprices. J'attends. Je tourne. J'ai peur. Je dessine. Je froisse le dessin. Je regarde la télé. C'est du sport. Je déteste. Je vais aux toilettes. Je pleure. Je ne parle à personne. Je m'assied en silence. Je m'allonge sur le canapé. Je m'endors cinq petites minutes. Je me réveille. Je sursaute. Rien. J'attends encore et encore. Où est-il ?

(A suivre)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Theophile 7 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte