House of Cards // Saison 1. Episodes 2 et 3. Chapter Two / Chapter Three.
Cette semaine, j'ai lu un article assassin sur House of Cards. Disant qu'elle n'avait pas la trempe de la version britannique de laquelle cette version est adaptée. Malgré les
défauts qui étaient cités dans cet article, je dois avouer que je ne trouve pas de gros défauts de fabrication à House of Cards. Peut être vis à vis du petit discours du premier
épisode que j'avais trouvé assez bâclé, mais le reste fût un sans faute. Surtout à vis à vis de la manière dont David Fincher met en scène les choses. David
Fincher est également le réalisateur du second épisode, on sent une fois de plus qu'il a su imposer sa patte sur la série avec une certaine vigueur et autorité. J'aime bien le ton grave
mais réaliste du film et la manière dont les choses s'orchestre. Beau Willimon, à qui l'on doit cette nouvelle adaptation était lui aussi derrière ce second épisode. Un moyen
surement de conserver les fidèles après le premier épisode. On ne change donc aucun rythme, ni même aucune direction. Les choses avancent de façon fluides et ordonnées.
Ce que j'aime bien dans House of Cards c'est le côté assez pervers du personnage de Francis Underwood. Il est prêt à tout pour arriver là où il veut. Il a réussi à faire
démissionner un ministre de l'éducation grâce à sa petite manigance avec Zoe Barnes dans le premier épisode. Il pourrait bien maintenant avoir une place de choix et se rapprocher de plus en plus
de son but ultime qui est d'accéder au fauteuil du bureau ovale. Enfin, je suppose. Il est quelqu'un d'ambitieux qui se donne tous les moyens pour ses ambitions. Il aime détruire le pouvoir et
surtout les hommes qui l'entourent et qui sont plus puissants que lui. Son travail avec Zoe Barnes va jouer forcément un rôle déterminant dans l'organisation de la suite des évènements. J'aime
bien comment tout se met en oeuvre, notamment vis à vis de Francis qui commence à entrer dans le vif du sujet. J'aime bien aussi la relation entre Francis et sa femme Claire. Cette dernière va
lui acheter un rameur afin qu'il reste en forme et qu'il puisse aussi garder une certaine bonne mine pour les écrans de télévision.
Elle va donner des interviews à la télévision, histoire de montrer aussi qu'elle est la petite star du journal : critiquant la présence assez peu importante du journal sur internet par exemple. Elle se permet de faire des remarques qu'une fille comme elle n'aurait pas dû faire à la télévision. La relation avec son rédacteur se dégradant, j'aime bien les choses comment elles sont faites dans House of Cards. Disons que cette série s'amuse encore et encore avec ce petit bout de personnage. Les rendez vous secrets avec Francis sont tout aussi bons, surtout bien mis en scène (la séquence dans le métro, ou encore au début du second épisode lorsqu'ils sont dans l'ombre, comme les informations qui sont échangées). Dans le reste de l'épisode, nous suivons encore la descente aux enfers de Russo. Ce dernier ne semble pas vraiment savoir contrôler son addiction à la cocaïne jusqu'à ce qu'il décide de tout jeter dans l'évier dans le troisième épisode.
J'aime bien Russo pour le moment. Corey Stoll (Los Angeles Police Judiciaire) est un acteur intéressant et qui colle plutôt bien à l'image que l'on a de son personnage. Il y a donc quelque chose qui fonctionne très bien. Mais au fond, tout cela n'est pas suffisant. Il faut encore que House of Cards pousse les vices et aille beaucoup plus loin. Elle ne peut pas se permettre de rester aussi statique malgré la fluidité du récit qui ne donne pas l'impression que l'on reste au même point. Il se passe des choses, je suis bien d'accord, mais il faut aussi que cela avance un peu plus rapidement. David Fincher nous a déjà habitué à beaucoup plus épileptique au cinéma avec la modernité de The Social Network (le meilleur film de l'année de sa sortie, et l'un des meilleurs du réalisateur américain). Par ailleurs, la réalisation du troisième volet de la saison a été laissée à James Foley (Dangereuse Séduction, Fear) et je n'ai pas vraiment senti le changement. Preuve que David Fincher a donné de bonnes instructions à ses poulains.
Note : 8/10. En bref, deux épisodes fluides, toujours aussi prenants et utilisants bien moins certains gimmicks originaux (le regard caméra de Francis) ce qui permet de passer un moment plus agréable.