Magazine Politique
L'image fait le tour du web. Claude Bartolone et Christiane Taubira, les bras dans les bras. La bataille n'est pas terminée. Il faut
maintenant passer par le Sénat. On peut féliciter les deux personnages, tout comme Dominique Bertinotti et tous ceux qui se sont battus pendant ces dix jours de folies à l'Assemblée
Nationale.
Quelques confrères en tirent des bilans, comme Elooooody et Polluxe. Les dix jours ont été durs, les noms d'oiseau ont volé...
Je préfère me tourner vers l'avenir.
Jean Glavany : « 6h du matin, je quitte l'hémicycle de l'Assemblée Nationale et vais
me coucher. Les dernières heures de la bataille parlementaire sur le projet de mariage pour les couples homosexuels ont été pénibles et frustrantes mais j'ai le sentiment du devoir accompli : je
pense aux homosexuels de notre pays, à mes amis comme à ceux que je ne connais pas. Peut être vont-ils vivre mieux grâce a ce nouveau droit parce qu'ils se sentiront mieux respectés. En tout cas
ils seront moins discriminés. »
L'homophobie ne sera pas vaincue par une nouvelle loi, mais peut-être que dans quelques années, les jeunes qui se découvrent
homosexuels ne se sentiront plus exclus de la société parce que non loin d'eux vivront des coupes homosexuels mariés, peut-être élevant des enfants, …
Progressivement, ils ne seront plus seuls, sans personne à qui se confier. Ils seront intégrés à la société. Il faudra encore
des années pour que les parents hétérosexuels puissent apprendre l'homosexualité de leurs rejetons sans ciller, mais Paris ne s'est pas fait en un jour. Un grand pas est en train d'être
franchi.
Aujourd'hui, je pense beaucoup à mes copains homosexuels, les jeunes, ceux qui m'ont dit ou dit dans leur blog l'intention de
se marier. C'est eux seuls qui m'ont convaincu d'être pour cette loi, moi qui ne considère le mariage que comme un acte administratif... J'étais pour l'égalité de leurs droits avec les couples
hétéros mais je ne savais pas qu'ils voulaient le mariage. Pour eux, je me suis battu, à mon niveau. J'ai fait des billets de blog, j'ai manifesté.
Ils vont avoir leur mariage.
Je pense aussi à mes copains catholiques et à mes copains réacs. Ils en ont pris plein la gueule, aussi. Surtout, c'est une
de leur conception de notre monde qui va s'envoler. Je crois que j'ai compris leurs arguments mais aucun n'a réussi à les retranscrire fidèlement parce que tous les sentiments ne peuvent
s'écrire.
J'ai eu un curieux échange, hier,
avec Jacques Etienne, un sympathique blogueur pas nécessairement politique mais bien à droite. Nous avons eu un
moment d'incompréhension et nous l'avons rapidement compris tous les deux avant que le ton ne commence à monter mais il a quand même réussi à m'envoyer le mariage pour tous dans les gencives
alors que, pour moi, nous parlions économie. Je lui en ai fait le reproche et il m'a dit : « Pour moi, la fracture droite/gauche est
culturelle. » Je lui ai répondu : « C'est peut-être en ça qu'on n'est pas d'accord. Je considère que la différence droite gauche est avant tout
économique. » Il faudra tirer un bilan de cette différence de conception de ce clivage entre la gauche et la droite selon le côté duquel on regarde.
Mais plus tard.
L'important, aujourd'hui, est que mes copines et mes copains sont en train d'obtenir leur mariage.
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Le débat sur le mariage pour tous
: un florilège de poncifs, de préjugés et d’idées reçues autour des couples de même sexe.
Comment
l’UMP abîme l’Assemblée nationale