Vous avez lu dans Le Devoir en fin de semaine l'excellent article de Lisa-Marie Gervais sur les parents-rois dans les écoles?
Oh! Comme moi, vous avez pensé aux parents qui s'interposent devant une punition donnée à leur enfant par un prof zélé, à celui qui «défend» chaque erreur de leur enfant, qui râle parce que leur enfant doit aller faire (trop!) de recherche à la bibliothèque le weekend ou qui lui permette de ne pas faire un travail parce qu'ils ne comprennent pas à quoi ça peut servir. Mais c'est à un tout autre parent-roi qu'on fait référence (et on y a pris le «majestueux» témoignage d'une collègue blogueuse MadameUnetelle). C'est le parent qui s'implique, qui a des valeurs (et qui y tient!), qui croit à la bonne éducation, qui n'accepte pas que son enfant répète une erreur de son enseignante, qui ne se gêne pas pour écrire des mots dans l'agenda de ses enfants, appeler à l'école pour parler d'une problématique ou envoyer (et trouver!) le courriel de la directrice, qui s'implique dans la vie scolaire, qui ose dire «Ça n'a pas de sens!», qui ne ressent pas de culpabilité (ni le sentiment de devoir demander une permission) si son enfant manque de l'école pour un voyage en famille, qui pose des questions, qui exige des efforts (et des devoirs) et qui exprime ce qu'il a à dire.
J'ai eu un choc. J'étais un parent-roi aussi. Dans le deuxième sens. Je suis exigeante et fatiguante. L'école me connait, c'est certain. Je fais manquer l'école à mes enfants souvent pour un voyage ou un déplacement pour un salon du livre. Je suis plus exigeante que leur prof en français. J'écris ou appelle à l'école quand ça me dépasse. Je suis souvent là dans la cour d'école quand la cloche sonne. Je vois plein de trucs. Je suis un parent-roi, eh bien voilà! Et ça ne me dérange pas. L'école, c'est important. Mais en agissant ainsi, bien sûr qu'on s'interpose entre l'école et notre enfant. On gruge sa crédibilité. Mais tant pis. Et MadameUnetelle résume bien ma pensée dans cet extrait de la fin de l'article du Devoir. « Qu’on valorise ou pas l’école, Danielle Verville ne peut que constater
que le règne du parent-roi est bel et bien installé. « [Devant une faute
de français], je répète souvent à mes filles que je ne veux pas savoir
ce que madame machin a dit ou fait en classe, je veux que ce soit écrit
correctement. J’agis donc de la même façon qu’un autre parent qui dirait
à ton enfant “Ton enseignante exagère, ne fais pas ce travail débile
!”. Tous les deux, on enlève de la crédibilité à l’école et tous les
deux on est convaincus d’avoir raison. En ce sens, je suis un
parent-roi. » »
Alors, qui a du sang de monarque aussi? Allez, on se dévoile.