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Nathalie Kosciusko-Morizet mange son chapeau, les pro-OGM boivent du petit lait…

Publié le 09 avril 2008 par Julien29

mais.jpgLes députés ont achevé la nuit dernière l’examen en première lecture du projet de loi sur les OGM. Le sénat, qui avait voté le texte en première lecture le 8 février, l’examinera en seconde lecture à partir du 16 avril. Le moins que l’on puisse dire est que l’étude de ce projet de loi n’aura pas été des plus sereins. Aujourd’hui dans le monde, la secrétaire d’État à l’écologie Nathalie Kosciusko-Morizet a en effet déclaré « Il y a un concours de lâcheté et d’inélégance entre Jean-François Copé, qui essaie de détourner l’attention pour masquer ses propres difficultés au sein du groupe, et Jean-Louis Borloo, qui se contente d’assurer le minimum ». Ambiance… Le premier ministre François Fillon n’a pas tardé à demander des excuses publiques à sa secrétaire d’État qui s’est exécutée rapidement en précisant que « Les propos qu’on [lui] prête aujourd’hui dans le journal Le Monde ont été déformés ». Les méchants journalistes qui passent leur temps à déformer les propos des politiques, l’excuse est tellement habituelle qu’elle en devient peu crédible.

Le « coup de gueule » de la secrétaire d’État fait suite aux critiques de Jean-François Coppé sur l’adoption par l’assemblée de l’amendement 252 défendu par le député communiste du Puy-de-Dôme André Chassaigne et limitant les zones où pourront être plantés des OGM. Amendement identique à celui présenté auparavant par Louis Giscard-d’Estaing (UMP) sur lequel la secrétaire d’État s’était remis à la sagesse de l’assemblée (l’amendement avait été retiré par le député UMP sous la pression du rapporteur de la loi, Antoine Herth). Coppé avait donc estimé que « Lorsqu’un gouvernement s’en remet à la sagesse de l’Assemblée sur un amendement venant de la gauche, ça veut dire qu’en réalité il l’approuve ». Le président du groupe UMP ne semble pas goûté la liberté de vote qui s’est exprimée à ce sujet au sein de son groupe parlementaire.

Et pourtant, l’amendement Chassaigne (qui sera sans doute supprimé lors de l’étude du texte en seconde lecture) n’était qu’un petit grain de sable dans un texte largement Pro-OGM. Le grenelle de l’environnement qui consacrait le « droit de produire et de consommer sans OGM » semble aujourd’hui loin. La loi donne en effet le « droit de produire et de consommer avec ou sans OGM ». Petite nuance dans les mots, grande nuance dans les faits attendus. La coexistence des cultures OGM et traditionnelles n’étant en effet pas possible. Lorsqu’un agriculteur cultive des OGM, les semences ne restent pas cantonnées dans son champ et la contamination des éventuelles cultures traditionnelles voisines est inévitable. Réalité que reconnaît implicitement la loi puisqu’elle prévoit un fond d’indemnisation pour les agriculteurs victimes de contamination qui serait abondé par les cultivateurs d’OGM.

Le plus inquiétant dans cette loi est que les questions essentielles comme celle de la légitimité de la brevétisation du vivant ou de la réversibilité de la culture des OGM, n’ont pas été posées. Sous couvert de transposer une directive européenne, la majorité semble donc avoir choisi de laisser le « champ » libre aux semenciers producteurs d’OGM.

Personnellement, je suis tout à fait favorable à la recherche sur les OGM en milieu confiné tout comme à la culture d’OGM à vertu thérapeutique également en milieu confiné. Je comprends par contre mal quel besoin le législateur a de promouvoir une technique qui fait courir des risques aux consommateurs et à l’environnement sans qu’aucun bénéfice, sinon pour le producteur, n’en soit attendu.

Pour aller plus loin, je vous conseille de lire le rapport très Pro-OGM du député Antoine Herth, rapporteur de la loi à l’assemblée et pour contre-balancer, le documentaire très anti-OGM de Marie-Monique Robin « Le Monde selon Monsanto » disponible en téléchargement payant sur le site d’ARTE et qui sera rediffusé sur la TNT le samedi 19 avril à 9h45.

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