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L'exercice physique fortifie le système immunitaire, pendant et après le cancer.
Publié le 12 février 2013 par MemophisDe nombreuses études médicales ont montré le bénéfice du sport et de l'activité physique en général sur la santé. Les cancéreux eux-mêmes ont tout intérêt à se bouger. Un malade qui pratique un sport a plus de chance de vaincre le cancer et ses récidives, qu'un malade apathique.
Que ce soit avant la maladie ou après la maladie la pratique d'une activité est bonne pour combattre le cancer. Les faits sont établis, par contre l'explication détaillée sur ce mécanisme ne fait pas encore l'objet de consensus. Les dernières hypothèses avancées concernent un lien entre le sport et le système immunitaire. Des chercheurs américains ont analysé les lymphocytes T présents dans le sang de personnes ayant survécu à un cancer. Cette analyse a eu lieu lors d’une période de 12 semaines consacrées à des exercices physiques. Ils se sont aperçus que les lymphocytes T sont passés d'un état inefficace à combattre le mal, à un état de soldat en alerte prêt au combat.
16 patients ont été suivis. Tous sauf un venaient de finir un traitement à base de chimiothérapie. Ce sont donc leurs lymphocytes T qui ont été suivis, ces cellules sont chargées de protéger l'organisme contre les maladies de tout genre, y compris le cancer. Des études précédentes ont montré qu'après une chimiothérapie ces cellules passaient dans une forme dite sénescente. Cet état rend les cellules moins actives et surtout moins promptes à jouer leur rôle de gardien de la bonne santé. La remise en marche de ces cellules est indispensable pour retrouver un système immunitaire en pleine capacité.
Pour démarrer l'étude, les chercheurs ont comptabilisé le nombre de lymphocytes T dans chacun des deux états, les cellules sénescentes et les cellules naïves. Les patients ont, alors, participé à un programme sportif au sein d'un institut spécialisé le « Rocky Mountain Cancer Rehabilitation Institute ». Le programme de 12 semaines a été adapté pour chacun des patients. Les exercices ont été modifiés en prenant en compte les caractéristiques des participants : des exercices orientés cardio, des entraînements pour la force ou l'endurance, des exercices pour l'assouplissement ou l'équilibre du corps. Les renforcements des exercices ont eu lieu sur les points faibles détectés chez les patients.
À la fin de ce programme de remise en forme, de nouveaux échantillons de sang ont été prélevés afin de déterminer à nouveau la répartition des lymphocytes T dans les deux états précités. Pour la majorité des patients, la bascule des sénescentes vers des naïves a été bonne. La plupart des personnes ont vu leur nombre de cellules sous la forme naïve augmenter au détriment de la forme inefficace.
Les chercheurs pensent donc qu'en pratiquant un exercice physique les malades se débarrassent des cellules qui ne servent pas à grand-chose et font, du même coup, de la place aux cellules vraiment utile à combattre les maladies.
Cela met en lumière, le rôle important d'une activité physique, y compris chez les malades voire chez les cancéreux ou les ex-cancéreux. Ces deux populations pourraient bénéficier d’un meilleur système immunitaire prêt à détecter et à combattre l’arrivée d’un nouveau cancer. Pour les chercheurs, la messe est dite. Les bénéfices du sport sont si importants, qu’il est urgent d’apprendre à ces personnes à se prendre en main et à organiser leur vie autour de leurs activités physiques.