Bien que moins fréquente, elle handicape aussi les hommes. L'incontinence touche ainsi en France plus d'1 million d'hommes, dont plus de 300.000 souffrant quotidiennement de fuites urinaires. Si de nombreux traitements existent, 20% des hommes touchés n'oseront pas en parler à leur médecin. Pourtant des exercices pour le plancher pelvien à la thérapie comportementale, il existe des solutions efficaces. Point avec cette étude parue dans le Journal of American Medical Association.
Chez l'homme, touché plus tardivement par l'hyperactivité vésicale ou la rétention, l'incontinence résulte le plus souvent d'interventions sur la sphère urinaire justifiées par une pathologie prostatique pour adénome ou cancer. Mais les hommes, comme les femmes peuvent souffrir d'incontinence urinaire d'effort. Au fil du temps, la moitié de ces incontinences évoluent en incontinences mixtes (associant incontinence d'effort et par impériosité). Les causes de l'incontinence urinaire masculine sont multiples, les pathologies prostatiques obstructives à l'origine d'une hypertrophie du muscle vésical, les pathologies vésicales à l'origine d'une irritation vésicale, les interventions chirurgicales prostatiques et la chirurgie pour hypertrophie prostatique bénigne. Ainsi, l'incontinence urinaire est une comorbidité significative après une prostatectomie radicale, le traitement le plus fréquemment choisi pour un cancer localisé de la prostate. Des enquêtes réalisées auprès de patients opérés indiquent que jusqu'à 65 % des hommes continuent à souffrir d'incontinence jusqu'à 5 ans après leur chirurgie.
La perte de contrôle de la vessie est un désagrément physique, émotionnel, psychologique et... économique pour les hommes qui en sont victimes, et appelle comme pour les femmes, à une prise en charge globale, dont la rééducation, les thérapies médicamenteuse ou comportementale, voire la chirurgie.
La thérapie comportementale pour réduire l'incontinence persistante post-prostatectomie peut ajouter à l'efficacité des techniques de biofeedback et de stimulation électrique. L'étude du Dr Patricia S. Goode, de l'Université d'Alabama à Birmingham, montre ainsi, sur 208 hommes âgés 51 à 84 ans souffrant d'incontinence persistant durant 1 à 17 années après leur prostatectomie radicale, que 8 semaines de thérapie comportementale en plus d'une rééducation des muscles du plancher et d'exercices de contrôle de la vessieapportent une réduction moyenne des épisodes d'incontinence de 55 %deux fois plus élevée qu'avec le biofeedback seul. À la fin d'une période de traitement de 8 semaines, 16% des hommes du groupe thérapie comportementale, 17% du groupe thérapie + biofeedback ont retrouvé une continence complète.
Il existe d'autres options thérapeutiques de l'incontinence urinaire chez l'homme, comme des traitements médicamenteux, ou chirurgicaux avec sphincter urinaire artificiel proposé dans des cas d'incontinence urinaire complexe et sévère chez l'homme ou l'injection de toxine botulique. Par ailleurs, des protections spécifiques pour hommes existent ; TENA Men propose une large gamme de protections spécialement conçues pour les troubles urinaires chez l'homme.
Le principal obstacle reste, pour le patient, de ne pas en parler : Une étude IFOP TENA de 2010, montrait ainsi que les hommes restent particulièrement dépourvus face à un trouble qui chez eux reste particulièrement tabou. Ainsi, seuls 32% des hommes vont faire référence à la rééducation, et 21% aux traitements médicamenteux, en matière d'incontinence. Alors que les trois quarts des hommes reconnaissent les répercussions des fuites urinaires sur la virilité et la vie sexuelle, 20% d'entre eux n'oseront pas l'évoquer devant le médecin.
Source: JAMA. 305 [2]:151-159 « Behavioral Therapy Program Reduces Incontinence Following Radical Prostatectomy » (Visuel © Kurhan - Fotolia.com)
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