Faire parler les gens, j’adore ça

Bon et donc je suis allée chez le coiffeur.

En dehors du fait que j’ai pu couper mes pointes, cela a aussi été l’occasion d’être interviewée par une journaliste de France Inter (si je trouve l’entretien, je vous le mettrais en lien ici

), mais aussi et surtout avec les autres femmes présentes, j’ai papoté trajectoire professionnelle, parcours de vie jalonnée de trucs biens et moins biens et la difficulté de se jeter dans l’inconnu lorsque l’on souhaite travailler dans un domaine que l’on aime alors que ce n’était pas notre chemin professionnel d’origine.

J’ai adoré cela.

C’est marrant comme selon les situations et mon humeur, je peux être plus ou moins intimidée. En arrivant dans le salon, je me suis très rapidement sentie bien, il faut dire que nous avons été très bien accueillies. Ensuite, j’ai patienté un certain temps avant que l’on prenne ma chevelure en charge. Il y avait une femme à côté de moi, elle avait l’air sympa alors j’ai engagé la conversation.

Elle m’a parlé de ses hobbies comme la danse, le théâtre. Du fait qu’elle avait envie de travailler dans le domaine culturel en tant que chef de projet. Qu’elle était dans une phase de reconversion professionnelle, c’était pas évident, mais elle ne regrettait pas con choix.

Il y avait cette dame qui a enchaîné les contrats en CDD, l’interim depuis plusieurs années, mais qui était fatiguée de cette inconstance. Elle ressentait le besoin de se stabiliser, elle voulait enfin être en phase avec ses désirs professionnels et elle ne voulait plus être dans une dynamique pro qui ne l’épanouissait pas.

J’ai parlé, observé, écouté ces femmes. J’en ai « conseillé » certaines, j’avais envie qu’elles reprennent confiance en elles, qu’elles se retrouvent en phase avec leurs envies pros. J’ai adoré découvrir leurs parcours, leurs doutes, leurs petites sources d’optimisme. Cela m’a rappelée les fois où lorsque j’étais étudiante en socio, je réalisais des entrevues. J’aimais l’échange que me procuraient ces entretiens, poser des questions et avoir des réponses surprenantes , sentir que la personne répondait à côté ou que je devais reformuler mon interrogation pour que la personne soit plus à l’aise. Ne pas trop influencer l’interviewée en face aussi. Obtenir les réponses les plus proches de leur vérité. Respecter aussi le fait que les personnes ne voulaient pas tout dévoiler.

Je me sentais bien dans ce rôle de sociologue/enquêtrice à l’époque de mes études parce que j’avais vraiment l’impression d’être bonne pour ça. Les gens, leur ressenti, le comportement humain, me fascinaient déjà et c’est encore le cas. Souvent, je me dis que j’aimerais retrouver cette posture. Je réfléchis souvent à la manière dont je pourrais revenir à ça. Refaire un mémoire d’étude sur un nouveau sujet sociologique ? Avoir une activité de sociologue/journaliste pour des revues ? Faire un reportage filmé et interviewer les gens ? Faire un blog où j’interviewerais les gens sur un sujet précis de manière filmée ? Mélanger tout ça pour faire émerger un projet global.

Je ne sais pas trop, ça fourmille. Tout ce que je sais, c’est que j’ai de nouveau l’envie de découvrir autrui dans le cadre d’une thématique (les cheveux ? le rapport au corps ? la féminité ?) et que je ne me bloque sur rien.

Je travaille un max à ouvrir mon champ des possibles. Ah oui c’est du boulot de faire tomber les barrières.