Jean Louis Borloo a fait l'objet de critiques très vives de la part de sa Secrétaire d'Etat qui met au grand jour des clivages réels et anciens dans l'exercice des responsabilités ministérielles.
Des Ministres arrivent, comme par mystère, à gérer avec succès un écart important entre leur popularité dans l'opinion et la réalité de leur assiduité à la tâche.
Ce divorce entre l'image et la réalité suscite toujours des amertumes notamment de la part de "collègues" plus laborieux ou plus engagés dans la véritable gestion quotidienne.
Il y a ainsi une "tribu" de responsables politiques dont l'écart entre la réputation et l'appréciation des "connaisseurs" est considérable.
Ce fut le cas hier des exercices ministériels de Pierre Méhaignerie, de François Bayrou, de François Léotard, de Philippe de Villiers ... pour ne citer que des proches de l'actuelle majorité présidentielle et que dire de l'image de "douce mère" de Mme Veil comparée à la façon dont elle traitait ses collaborateurs du Ministère ...
Jean Louis Borloo appartient à cette tribu. Il ne peut pas encourir de reproches particuliers car c'est un conceptuel brillant mais il est d'abord fantasque donc imprévisible.
Dans un régime de démocratie d'opinion, son atypisme est un atout. Dans la gestion du quotidien, cet atypisme est difficile à gérer donc à supporter.
Mais à la décharge de Borloo qui connaît bien ses qualités comme ses défauts, cet atypisme est aussi une des limites dans son cursus au plus haut niveau.