Et si c'était si simple…mais, cependant, cette étude de l'Université de Leeds vient confirmer, la capacité des polyphénols épigallocatéchine gallate du thé vert, et resvératrol du vin rouge, à contrer le développement de la maladie d'Alzheimer. Ces conclusions publiées dans le Journal of Biological Chemistry en font des cibles naturelles et prometteuses pour le développement de nouveaux médicaments.
· Avec ses plus de 200 composés bioactifs, le thé vert recèle de très nombreux bénéfices. On a déjà évoqué ses effets anticancéreux, hypotenseurs ou encore hypogycémiants, et plus récemment son coup de pouce à l'activité cérébrale et son effet positif sur la mémoire. Une étude publiée en 2011 dans la revue Phytomedicine suggérait déjà son effet protecteur contre le développement de la maladie d'Alzheimer ou d'autres formes de démence. Ici, il s'agit de l'un de ses polyphénols, l'épigallocatéchine gallate (EGCG).
· Quant au vin rouge –à condition d'être consommé modérément- et son polyphénol, le resvératrol, leurs bénéfices s'accumulent et comportent, entre autres, ses capacités préventives contre le diabète, les maladies cardiovasculaires ainsi que certains cancers, comme le cancer du sein. Une étude de la Georgetown University a déjà suggéré ses effets bénéfiques contre le développement de la maladie d'Alzheimer.
Mais cette étude montre, à travers des expériences de laboratoire, comment ces extraits de thé ou de vin rouge vont parvenir à perturber une étape clé de la voie de développement de la maladie d'Alzheimer. Les chercheurs de Leeds sont parvenus à identifier le processus biologique qui permet la constitution des amas de protéines amyloïdes typiques de la maladie et à interrompre cette voie biologique en utilisant des extraits purifiés de l'EGCG du thé vert et du resvératrol du vin rouge. Les amas toxiques s'accrochent à la surface des cellules nerveuses dans le cerveau en se fixant aux protéines de la surface cellulaire appelées prions, ce qui provoque des dysfonctionnements des cellules nerveuses qui finissent par mourir.
Jouer sur la forme des « boules » amyloïdes : Les chercheurs montrent en particulier que la forme précise des « boules » amyloïdes est essentielle pour leur permettre de se fixer aux récepteurs à prions et ont donc cherché à supprimer cette capacité de fixation en modifiant leur forme. Lorsqu'ils ajoutent des extraits de vin rouge et le thé vert dans un tube à essai contenant ces boules amyloïdes et des cellules du cerveau de l'homme ou de l'animal, les boules amyloïdes ne parviennent plus à se fixer aux prions et à perturber le fonctionnement cellulaire.
Le professeur Nigel Hooper de la Faculté de l'Université des sciences biologiques de Leeds rappelle que la maladie d'Alzheimer ne fait pas partie d'un vieillissement normal, que la maladie peut être guérie grâce à la recherche de nouvelles cibles médicamenteuses. Les prochaines étapes seront donc de comprendre le processus exact d'interaction. Même si ces résultats encore à stade précoce ne constituent pas un encouragement à « faire le plein » de thé vert et de vin rouge, ils représentent une avancée importante dans l'espoir de nouveaux traitements efficaces.
Source: Journal of Biological Chemistry DOI:10.1074/jbc.M112.400358 Prion protein-mediated neurotoxity of amyloid-β oligomers requires lipid rafts and the transmembrane LRP1 ((Visuel © Sinisa Botas - Fotolia.com)
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