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Pascal TERRASSE : Parcours de soins coordonnés : remettre le patient au coeur du dispositif

Publié le 14 février 2013 par Letombe

mdecin123.jpeg La mise en place du médecin traitant a permis de diversifier la rémunération des médecins mais a surtout bénéficié aux spécialistes tandis que le système s'avère peu lisible pour les assurés, estime la Cour des comptes dans un rapport publié mardi.

Depuis la loi du 13 août 2004, tout assuré social de plus de 16 ans peut désigner un médecin traitant, généraliste ou spécialiste, à consulter avant de recourir à un autre médecin.

La part des consultations effectuées dans le cadre du parcours de soins coordonnés est passée de 87,2% en 2008 à 91% en 2011. Différents mécanismes tarifaires ont été mis en place à la suite de cette réforme mais ces derniers sont "contraignants et complexes".

Pour les médecins, le système a produit de curieux paradoxes: les spécialistes ont davantage bénéficié  de ce dispositif financièrement que les généralistes, alors que ces derniers étaient censés être la clé de voûte de la nouvelle organisation.

Les généralistes ont bénéficié d'un forfait sur les patients suivis en affection de longue durée (ALD) tandis que les spécialistes reçoivent "des rémunérations complémentaires non négligeables".

Alors que 95% des médecins traitants sont des généralistes, l'effort financier annuel de l'assurance maladie se répartit à 54,5% pour les spécialistes (324 millions d'euros) et à 45,5% pour les généralistes (271 millions d'euros).

En outre, la réforme a permis d'introduire de nouveaux modes de rémunération (objectifs, performance, etc.) mais ces évolutions, certes structurantes, entraînent des surcoûts certains qui se superposent.

Quant à l'assuré, s'il ne choisit pas de médecin traitant, ou consulte un praticien sans une prescription de la part de son médecin traitant, il est moins bien remboursé.

Cette pénalité s'est révélée dissuasive en laissant à la charge de l'assuré un surcroît de dépenses significatif" (206 millions d'économies en 2011 pour l'assurance maladie).

Le système a dès lors contribué à la hausse non négligeable du reste à charge des assurés", passé de 8,8% à 9,6% du coût des soins entre 2004 et 2011.

Depuis longtemps, je dénonce surtout un parcours tarifaire d'une considérable complexité pour le patient. Au final, cette réforme est toujours inaboutie et les expérimentations visant à une prise en charge coordonnée des patients ne font que peu appel au médecin traitant.

Nous devons remettre le patient au cœur du dispositif au moment ou le gouvernement plaide pour le développement du parcours de soins,  nous devons réaffirmer clairement le médecin traitant comme le coordonnateur des soins.


Pascal terasse11

Pascal Terrasse

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