Pourquoi on adore sentir nos pets

Pratiquement tout le monde aime sentir ses pets, ce n'est pas un secret, alors que généralement on déteste sentir ceux des autres, y compris des gens qu'on aime profondément (comme son conjoint par exemple; vous connaissez à ce propos le proverbe qui dit que le mariage c'est un mélange de mauvaises humeurs le jour et de mauvaises odeurs la nuit). La question qui m'intéresse c'est pourquoi.
Sans être spécialiste du sujet, j'ai quand même fait quelques recherches et voici ma théorie :
Premièrement, il faut se rappeler que l'odorat est le sens le plus important chez l'homme (comme chez quasiment tous les animaux), et ce depuis la préhistoire où nos ancêtres, avec leur pif bien plus performant que le notre, sentaient les proies et les dangers et apprenaient vite à se mettre où il faut par rapport au vent. L'odorat est d'ailleurs le seul sens qui est actuellement directement relié au cerveau primitif. Les autres sens (la vue, l'ouïe, le toucher et le goût) sont reliés à des zones hautes du cerveau, ce qui induit un temps de traitement de l'information plus long.
Donc l'odorat est le sens le plus important et le plus profondément ancré en nous.
Secundo, la qualité de nos excréments a toujours été un bon indicateur de mesure de notre santé. Un bon caca bien dur montre généralement qu'on se porte bien, alors qu'une diarrhée bien liquide est généralement signe qu'il y a quelque chose qui cloche. Beaucoup de gens, même s'il ne l'avoueront jamais, regardent inconsciemment leur caca après l'avoir démoulé, et pas par plaisir mais pour estimer son état de santé.
D'ailleurs, je ne sais pas si vous le savez mais l'expression "comment allez vous?" signifiait initialement "comment allez vous à la selle?", c'est à dire qu'avant pour dire bonjour on s'enquérait de savoir si son interlocuteur chiait dur ou chiait mou. On savait vivre en ce temps là (ne dite plus bonjour comme ça aujourd'hui, on vous enfermerait).
Revenons à nos pets maintenant que nous savons que l'odorat est toujours aujourd'hui un sens primordial et que l'état de nos défécations sont révélatrices de notre état de santé. Nous aimons sentir nos pets car leur odeur nous renseigne inconsciemment sur notre état de santé et nous sommes programmés pour aller chercher cette information en reniflant. Tous ceux qui picolent de temps en temps savent qu'un pet de lendemain de fête est un pet qui fouette, comme dit le proverbe.
Par contre, les pets des autres ne nous apprennent rien du tout sur notre santé. Notre cerveau les voit donc uniquement comme des odeurs nauséabondes qu'il faut fuir.
Vous voyez, c'est tout simple les pets.
Allez, avant de se quitter, une dernière réflexion qui me revient à force de parler de pets : je ne sais pas si vous vous êtes déjà posé la question mais le métier de proctologue est une vraie énigme. En effet, quel métier plus que celui-là nécessite d'avoir la vocation ? On n'imagine pas le gars qui n'a pas du tout la vocation passer ses journées dans les affaires des autres ! Mais cette vocation, elle vient d'où ? Elle apparaît à quel âge ? On n'a jamais vu un gamin à qui on demande "alors mon petit, qu'est-ce-que tu veux faire plus tard ?" répondre "Proctologue !"