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Les poissons profitent malgré eux des effets anxiolytiques de nos médicaments

Par Memophis

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Il s’avère que la perche commune (européenne) serait droguée par nos médicaments. Elle est devenue un peu trop courageuse, elle a donc beaucoup moins peur et s’expose ainsi plus facilement au danger; elle devient asociale en s’éloignant de la sécurité de son groupe et fait preuve de gloutonnerie en dévorant les aliments plus rapidement que ses congénères. Ces dramatiques changements de comportement, qui pourraient entrainer leur disparition et un profond déséquilibre dans leur/notre écosystème correspondrait, en quelque sorte, au simple fait pour nous de tirer la chasse d’eau de nos toilettes.

oxazépam-poisson

Ces comportements anormaux seraient liés à la présence dans leur eau d’une substance chimique, l’Oxazépam, contenue dans certains médicaments contre l’anxiété, qu’utilise l’humain et dont l’excédant est rejeté par les urines, soit dans l’eau de nos toilettes.

Ci-contre, un petit banc de perche commune avec une pilule de Serax contenant l’oxazépam, un anxiolytique de la famille des benzodiazépines.

Des recherches plus poussées seront nécessaires pour déterminer si l’oxazépam et des médicaments similaires sont réellement la cause de cette modification du comportement de ces poissons à l’état sauvage.

Si c’est le cas, de profondes répercussions écologiques pourraient en découler, selon les auteurs de l’étude. Par exemple, les poissons déchargés de leurs stress naturels, pourraient être plus facilement mangés, anéantissant ainsi une population (les perches) de mangeuses de puces d’eau qui elles-mêmes mangent des algues, ce qui pourrait conduire à une prolifération excessive de celles-ci. Le fait que ces poissons, dépourvus d’anxiété, sont beaucoup plus susceptibles d’être vulnérables aux prédateurs suggère que l’effet global dépendra probablement du fait que la perche est le principal prédateur dans son environnement.

Tout cela indique un besoin croissant de filtration de l’eau et de système de traitement des eaux usées ayant la possibilité de capturer et de contenir des produits pharmaceutiques diffusés par l’homme.

La petite précision de Jerker Fick, toxicologue à l’Université d’Umeå en Suède et co-auteur de la nouvelle étude :

Les médicaments ne disparaissent pas mystérieusement après que nous les ayons excrétés.

L’étude décrite cette semaine dans Science : Dilute Concentrations of a Psychiatric Drug Alter Behavior of Fish from Natural Populations.


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