L'élevage des Tragopans

Par Selectionsavicoles

Tragopan de Temminck

  L’ELEVAGE DES TRAGOPANS

Les Tragopans sont des oiseaux ro­bustes et très doux, dont la richesse de coloris est inimaginable. Par leur forme compacte, ils ressemblent aux perdrix , mais sont beau­coup plus grands. Leur queue arrondie se compose de 18 pennes. Seul le mâle porte des ergots.

Les Tragopans, dont nous connais­sons 6 espèces~ vivent dans les montagnes de l'Asie Centrale, entre 1000 et 4000 m d'altitude. Ils séjournent de préférence dans des forêts humides. Leur nourriture naturelle se compose de bourgeons, de feuilles, de baie, de différentes semences et d'insec­tes. Par Ieur comportement, leur type et leur voix, ils ressemblent davantage au coq de bruyère et à la gélinotte qu'aux phasianidés auxquels ils sont assimilés. La mue de la queue les apparente davantage aux cailles, aux francolins car, comme chez ces derniers, la mue commence par la paire des pennes du milieu et se poursuit vers les côtés.

Peut‑être les Tragopans forment‑ils le trait d'union entre les gélinottes et les fran­colins.

En tant qu'oiseaux des bois, les Trago­pans utilisent souvent des nids abandonnés de corbeaux ; la femelle y construit à l'aide de branches, de feuilles et de mousse un nouveau nid. Ces oiseaux sont, en principe, monogames, mais en volière il est possible d'adjoindre au coq plusieurs poules, bien que cela conduise parfois à des rixes entre ces dernières. Leur cri d'alarme et d'angois­se est un "kwak ‑ kwak" rapidement répété tandis que l'appel amoureux du coq au printemps peut se traduire par "waa‑oh‑wa" et fait penser au vagissement d'un bébé, mais n'est pas pénétrant. La poule émet enfin un "rrr", lorsqu'elle est excitée, veut couver ou si on la dérange. Même des poules immatures émettent déjà ce son bien qu'elles puissent aussi pépier comme des poussins d'un jour souffrant du froid.

Pendant la parade, le coq peut gonfler les deux cornes charnues qu'il possède sur le sommet de la tête (et qui par ailleurs sont complètement invisibles) ; en même temps, il peut gonfler la caroncule qu'il a sous le bec. Les cornes sont bleu azur tandis que la couleur de la caroncule varie selon l'espèce. Un Tragopan en parade est une merveille que peu d'oiseaux peuvent égaler.

Pendant la parade, le Tragopan se pré­sente à sa femelle de côté, déploie l'aile et le flanc tournés vers celle‑ci. La saison des amours commence au mois de mars et la poule pond du mois d'avril au mois de juin, selon les conditions atmosphériques. Les deux sexes n'atteignent leur maturité sexuelle complète qu'à l'âge de deux ans. Les jeunes poules ne pondent que 4 à 8 oeufs bruns, pointillés, qui diffèrent entre eux par la teinte et le dessin. Les poules plus âgées peuvent pondre 10 à 16 oeufs à des intervalles très irréguliers, à condition que les oeufs pondus soient enlevés au fur et à mesure de la ponte.

Le plus souvent, la poule choisira pour couver un vieux nid sur un arbre ou un pa­nier fixé dans la volière intérieure ou exté­rieure, à hauteur des yeux. Le nid doit être garni de paille ou de foin. Elle pondra aussi parfois par terre. Il faut alors immédiatement enlever les oeufs avant que le coq ne les pique.

Après 28 jours de couvaison, les pous­sins brun noir viennent au monde. Ils ont déjà de petites ailes, sont très remuants et on besoin de beaucoup de chaleur.

Une température constante de 32° centigrades dans la boîte d'élevage est indispensable à toutes les variétés de Tragopans dans les premières semaines de leur vie. Si la tempé­rature est plus basse, les poussins ne quittent pas l'éleveuse et, de ce fait, man­gent trop peu et meurent de faim. L'eau de boisson doit être tiède.

On leur servira de l'aliment pour faisan­deaux ainsi que de la verdure renouvelée fréquemment.

Les poussins grandissent lentement, et à l'âge de 8 semaines n'ont plus besoin de source de chaleur supplémentaire dans la journée.

A la période immature, on peut déjà discer­ner le sexe des Tragopans ; un observateur attentif remarquera que les jeunes coqs prennent parfois des attitudes de parade. Ils sont aussi plus forts de carrure. Mais surtout la longueur et la grosseur des pattes s’avère rapidement déterminante pour le sexe. Comme tous les autres phasianidés, les Tragopans adorent les bains de sable. Il faut donc que le sol de la volière intérieure soit recouvert d'une épaisse couche de sable blanc, bien sec. Des poussins de 7 jours utilisent déjà dans le promenoir, de petits perchoirs qui doivent être installés à temps.

A l'âge de 4 mois, les magnifiques cou­leurs de la livrée commencent à poindre chez les coqs, surtout au cou, tandis que la teinte brune des poules s'éclaircit. Une bande transversale noire apparaît sur les pennes caudales des coqs..

A l'âge de 2 ans, les coqs sont en pleine splendeur et les poules prêtes à pondre.

Les oiseaux adultes ont besoin de volières très spacieuses, abondamment plantées et pourvues de nombreux per­choirs.

De plus, chaque couple de Tragopans doit recevoir quotidiennement un demi seau de verdure composée de pissenlits, d'orties, de feuilles de divers arbustes et plantes et d'herbe fraîche. Les oiseaux choisissent à leur gré dans ce mélange. Parfois ils dédaignent une plante qu'ils mangeront volontiers à une autre époque de l'année. Pour ces oiseaux qui se nourrissent pour une grande part de verdure, leur goût pour celle‑ci varie selon les saisons.

En autre, les Tragopans recevront le soir, en supplément, une poignée de granulés d'un aliment composé ainsi que des fruits et des légumes de toutes sortes. Les Trago­pans s'apprivoisent facilement, mangent dans la main et se posent sur les épaules de leur éleveur. lis conservent cependant un instinct d'oiseaux sauvages, sujets à la panique en cas de danger soudain.

A l'égard d'autres oiseaux d'ornement, tels que les paons ou les canards, ils mani­festent du respect ou un manque d'intérêt total. Qui n'a encore jamais vu un Tragopan mâle, ne peut s'imaginer la beauté et la richesse de coloris de cet oiseau. Ceux qui disposent de 20 m2 de terrain sur lequel on peut construire une volière extérieure et une volière intérieure de 2 x 2 m peuvent se permettre d'élever un couple de Tragopans.

Ce sont des oiseaux robustes, au comportement très paisible qui ne courent pas toute la journée le long du grillage. Pendant la saison des amours, le mâle émet des sons extrêmement curieux qui évoquent la jungle et les contrées lointaines.

Les Tragopans n'ont qu'une habitude désagréable : ils adorent renverser les abreuvoirs et se gaver de sable mêlé d'eau ; c'est probablement un besoin vital pour ces oiseaux. Ils se tiennent volontiers sur les bords des petits bassins et cascades et s'acharnent à troubler l'eau en la mélan­geant avec du sable. Ils ont cependant tant de qualités, qu'on leur pardonne volontiers cette manie

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