Du 14 au 16 février dernier, il était possible d’admirer le savoir-faire de la ville de Kurashiki à la Kogan Gallery à Paris. Il y avait évidemment du jeans, mais pas seulement : la ville est en effet le berceau du « masking tape », une sorte de scotch japonais multicolore et parfois même imprimé ! Deux artistes, Ahonen et Lamberg ont ainsi réalisé une œuvre recouvrant une partie des murs et du sol.
Qui dit Japon dit forcément tatami, la production de tatami ralentissant, des designers réinterprètent de façon moderne cette toile. On trouvait des ceintures, des boîtes et de la maroquinerie dans cette matière, agrémentés de motifs colorés, très attractifs pour nos petits yeux d’européens.
Mais le sujet principal de l’exposition était le jeans. Le premier pantalon en toile de Nîmes a été créé au Japon en 1965, et il s’est installé pour de bon à Kushiki ! Surtout dans le quartier de Kojima, aussi appelée « la ville des jeans », centre de production de renommé mondiale. Comme nous l’explique Fumiya Hisakawa, responsable de la production artistique, « la production d’uniformes scolaires prospérait à Kojima, et il y avait donc la technologie et les compétences en textile. Avec le déclin des naissances au Japon, la demande en uniformes a baissé. Ces usines ont senti le danger et ont remarqué que les jeans d’occasion importés des Etats-Unis se vendaient très bien. » Kojima a donc commencé à produire ses propres jeans, avec le savoir-faire et la qualité que l’on connaît.
Le denim japonais est en effet très particulier : la toile est réalisée entièrement de fils indigo, alors que les occidents placent du fil blanc dans la trame, le résultat est donc une toile d’un bleu intense. Ce denim est aussi très épais, puisqu’un jeans peut facilement atteindre plus de 500g, contre environ 300g en Occident. L’attention portée aux détails est aussi très important. Car même si le jeans reste un vêtement « casual » pour les japonais, leur perfectionnisme n’est pas un mythe. Les designers tendent ainsi vers un produit parfait, et les clients sont prêts à mettre le prix si la qualité est au rendez-vous.
Plusieurs designers japonais étaient mis en avant et pouvaient présenter leurs modèles au public. Cette exposition proposait aussi des réinterprétations modernes du denim, comme avec des kimonos par exemple ! Ou quand le passé rencontre le présent…