L’enseignement supérieur au Québec est en crise, crise d’identité, crise de financement, crise de gouvernance. Comment expliquer cette situation? Comment l’enrayer? Hausse, indexation, gel : que représentent ces concepts et quelles en sont les conséquences? Qui devrait financer le réseau universitaire? La vocation de l’université devrait-elle être éducative ou entrepreneuriale? Quelle est la responsabilité du gouvernement? Qu’en est-il des décisions et de la gestion des directions d’universités?
Ce livre écrit par un professeur d’université, un philosophe et un citoyen engagé a l’ambition d’apporter une réflexion éclairée, documentée et accessible sur tous les aspects de la gouvernance et de l’identité de nos institutions d’enseignement supérieur.
Après un bref retour sur les événements qui ont marqué le printemps 2012, Michel Seymour fait appel à l’un des plus grands théoriciens de la justice, John Rawls, pour plaider en faveur d’une égalité des chances pour tous, même à l’université. L’égalité des chances signifie que des personnes ayant les mêmes capacités et talents devraient pouvoir avoir accès à l’enseignement supérieur sans égard à leurs conditions économiques. L’article 13c) du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies est assez éloquent à ce sujet : il stipule que l’enseignement supérieur doit être rendu accessible à tous en pleine égalité et en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés et notamment l’instauration progressive de la gratuité. Pour mieux éclairer les enjeux d’ici, l’auteur met en relief la situation de l’enseignement supérieur aux États-Unis, dans le reste du Canada et en Europe.
Michel Seymour explique, avec de nombreux exemples, comment derrière la crise actuelle s’affrontent deux conceptions opposées de l’université : une institution à vocation éducative et une entreprise dont la mission est de vendre un produit de consommation, un produit de luxe, de surcroît. Elle a tendance à adopter les traits de l’entreprise privée, on le voit notamment par la place de plus en plus grande qu’occupent les milieux socioéconomiques dans les conseils d’administration des universités. Des millions de dollars ont été gaspillés dans des projets d’envergure qui ne verront jamais le jour. Des fonds destinés au fonctionnement de l’université ont été transférés dans une course aux immobilisations effrénée, aux dépens des services de base. Les étudiants n’ont pas à faire les frais de décisions injustifiables. Une contribution majeure au débat actuel sur les droits de scolarité, qui ne laissera personne indifférent.
L’auteur
Michel Seymour est professeur titulaire au département de philosophie de l’Université de Montréal. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont, au Boréal, De la tolérance à la reconnaissance (2008).
Source : communiqué de presse.
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Michel Seymour
UNE IDÉE DE L’UNIVERSITÉ
PROPOSITIONS D’UN PROFESSEUR MILITANT
Boréal, Montréal, 2013, 216 pages