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Le Vol des Cigognes

Publié le 22 février 2013 par Fredp @FredMyscreens

Le Vol des Cigognes

C’est pour Canal+ que Jan Kounen adapte l’attendu Vol des Cigognes de Grangé. Hélas encore un raté qui s’embourbe dans le trip sans fond au détriment d’un thriller construit.

Le Vol des Cigognes
Aux États-Unis, Stephen King a connu son lot d’adaptations qui n’étaient pas à la hauteur de ses livres. En France, c’est le même mal qui atteint Jean-Christophe Grangé. Il faut dire qu’entre l’Empire des Loups et le Concile de Pierre, il n’y a pas grand chose à sauver de ses adaptations cinématographiques. Et si on retiendra un peu les Rivières Pourpres du massacre (grâce à Kassovitz), l’arrivée prochaine de Miserere avec Gérard Depardieu et Joey Starr nous fait déjà craindre le pire.

Au milieu de cette débâcle, il a toujours été question de porter à l’écran le premier (et meilleur) roman de l’auteur, Le Vol des Cigognes. Un projet espéré par les fans depuis longtemps et qui a trainé un sur les bureaux pendant des lustres avant que Canal+ ne décide d’en faire une mini-série réalisée par Jan Kounen (Doberman, Blueberry, 99 Francs). Nous voici donc embarqué pour un thriller  de 3 heures à la poursuite des cigognes en migration, de la Suisse à l’Afrique en passant par l’Israël, pour comprendre le meurtre d’un ornithologue.

Le Vol des Cigognes

Hélas, très vite la déception est là. Le réalisateur prend le parti de faire tout autre chose du livre. Du thriller enlevé, il ne reste presque plus rien. Trahissant allègrement le roman (ce qui peut parfois être une bonne chose, mais pas ici), il en fait une quête personnelle sous hallucinogènes qui ne prend pas. En effet, on comprend bien la démarche de vouloir donner au héros un passé difficile et de vouloir le faire partir à la recherche de son passé qu’il avait enfoui en lui-même après de profonds traumatismes. Mais quand l’acteur n’a aucun charisme et que le réalisateur préfère droguer son personnage toutes les 20 minutes (ce qui ne nous avance à rien), cela devient plutôt agaçant. De héros à problèmes cherchant à résoudre le meurtre de son père de substitution, Jonathan (puisqu’il a changé de nous) devient un junkie victime d’expériences aux réactions assez bêtes.

Le Vol des Cigognes

Et si on ne s’identifie pas au héros, il en sera de même avec les personnages secondaires qui n’apportent pas grand chose à l’histoire et, pire, n’ont jamais d’intention clarifiée, changeant de position toutes les 30 secondes sans grandes explications (pauvre Rutger Hauer qui vient s’embourber ici).

Le Vol des Cigognes

Il faut dire que comme le réalisateur préfère mettre en scène des séquences hallucinogènes, il oublie complètement qu’il y a une histoire derrière. Ici la course contre la montre, le trafic de diamants et d’organes sont complètement oubliés et ne sont qu’une vague toile de fond qui permet au réalisateur de trouver une excuse pour aller tourner en Afrique. Il ne se dégage alors rien d’autre qu’un ennui immense et l’impression que tout arrive ici comme un cheveu sur la soupe, s’emmêlant les pinceaux dès qu’il s’agit de faire avancer l’histoire, de justifier les actions des personnages et de nous donner un peu d’émotion (à défaut de nous tenir sous pression).

Le Vol des Cigognes

Alors que le livre de Grangé avait toute la matière pour porter à l’écran un thriller haletant, Jan Kounen part dans son trip et oublie donc complètement de nous offrir les moments de tension et révélations fracassantes que l’on attendait. Voilà donc encore une adaptation ratée pour l’auteur et un soufflé pour le réalisateur qui aurait mieux fait, pour une fois, de s’effacer derrière son sujet.


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