Cela fait un moment que je cherche le titre du billet que je veux écrire sur la très probable candidature de Marielle de Sarnez à Paris et, faute de trouver une idée originale, j'ai fini par faire simple.
On sait, d'ores et déjà, que NKM et Hidalgo vont accaparer tout l'espace médiatique avec peut-être quelques miettes pour Cécile Duflot si jamais elle se présentait. Il va donc être difficile pour le MoDem de parvenir à s'intercaler.
C'est par nos différences, me semble-t-il, que nous avons un petit espoir d'éviter.
Le logement demeure la principale préoccupation des Parisiens, et, depuis 2008, les prix n'ont cessé de grimper tant à l'achat qu'à la location. Coincés dans une capitale trop petite, les Parisiens sont face à une redoutable alternative : payer toujours plus cher le mètre carré d'espace vital ou accepter de voir rehausser singulièrement les hauteurs maximales des constructions avec comme conséquence première une dégradation immédiate de l'environnement. C'est cette seconde voie que semble vouloir emprunter Delanoë avec ses tours triangle mais il se heurte à de très fortes résistances (les Verts et le MoDem principalement).
Marielle de Sarnez avait fait aux municipales de 2008 du logement pour les classes moyennes une priorité observant qu'il était difficile de travailler à Paris sans y habiter. Elle proposait à l'époque de mixer les logements sociaux alors que les Socialistes les réservent soit à des revenus très modestes soit aux employés de la ville de Paris.
Jean-François Martins, le principal élu du MoDem à Paris, table sur l'extension de Paris par absorption progressive des communes avoisinantes pour au moins relâcher la pression financière sur les acquéreurs. Peut-être. Ce que je crains plutôt, c'est que cette absorption fasse grimper les prix de la petite couronne si elle se concrétise. Je suis un peu sceptique avec ce Grand Paris. C'est sans doute une nécessité, mais d'abord une vue de l'esprit. Le problème, c'est que la pressioon foncière est générale sur la totalité de la petite couronne. Je ne dis pas que ce ne soit pas une solution sur le long terme d'autant que Jean-François Martins a quelques idées astucieuses pour élargir Paris (je les ferai connaître en temps utile sur ce blogue) mais dans les mesures immédiates il va falloir une baguette magique.
Paris, ces dix dernières années, s'est spécialisée : cadres célibataires ou simplement en couple, familles à enfants uniques, parfois à deux enfants, retraités, pendant que dans le même temps, les familles nombreuses s'exilaient en banlieue. Si le MoDem veut apparaître en pointe pour les prochaines échéances municipales, il doit être capable de dire ce qu'il peut faire pour permettre aux familles de grandir au lieu de devoir partir.
J'ai revu notre clip de 2008 sur le logement : les intentions énoncées y étaient fortes, mais la réalisation maladroite au possible. Je risque d'être brutal, mais soyons clairs : quand on promeut les classes moyennes on n'illustre pas son propos par une visite dans un foyer d'immigrés ivoiriens. On choisit une famille parisienne type. Leçon à retenir pour 2014.
J'ai évoqué le logement comme principale clef de la campagne de 2014 mais il y a au moins deux autres sujets qui méritent une grande préoccupation : les transports, tout d'abord, mais aussi la santé. Paris, à son tour, commence à être touchée par la réduction du nombre de praticiens et, dans le même temps, les coûts médicaux explosent dans la capitale en raison du montant des consultations. Certains avec une démagogie insigne y voient la cupidité des médecins. Je crois que c'est surtout l'accroissement continu du coût de la vie à Paris qui contraint les praticiens à revoir leurs tarifs à la hausse. Il y a à côté de cela des hôpitaux qui se dégradent continuellement avec des urgences toujours plus surchargées et des menaces sur certains établissements. Delanoë et son équipe l'ont oubliée, mais il peut y avoir une politique de la santé à Paris, et, sur ce sujet, un certain nombre de propositions de Bayrou en 2007 puis 2013 lors de la présidentielle pourraient s'avérer pertinentes. Nous y reviendrons ultérieurement ici.
Quant aux transports, ils méritent un billet à part entière. Je m'iquiète beaucoup d'avoir vu le MoDem s'aligner complètement sur le PS dans ce domaine depuis 2008. Nous aurions pu dire et proposer autre chose. J'espère que nous serons plus originaux et créatifs pour 2014.
Il y a dans le bilan de Delanoë des choses à prendre et à laisser. On oublie souvent qu'un certain nombre de projets menés à leur terme par Bertrand Delanoë avaient été initiés par l'équipe précédente.
Il y a en tout cas une chose dont je suis certain : courir derrière les propositions du PS lors des prochaines municipales c'est s'exposer à une claque monumentale quand la voix des Parisiens aura parlé. A la place de nos élus MoDem, sans verser dans la radicalité, j'éviterais de faire de l'opposition un peu trop constructive.