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The Following, à suivre… ou pas.

Publié le 24 février 2013 par Lauramaz @LauraMaz


The-following-posterAlors que sur Showtime, Dexter s’apprête à ranger définitivement son set de couteaux, la FOX assure la relève avec les serials killers (au pluriel !) de The Following. Diffusée depuis le 21 janvier, elle crée la polémique aux Etats-Unis. Chef d’œuvre pour les uns, violence gratuite et suspens éculé pour les autres, la série de Kevin Williamson n’en finit pas de faire parler d’elle. Bonne nouvelle, la série devrait arriver en France très bientôt, puisqu’elle vient d’être acquise, et c’est la mauvaise, par TF1. Quand on connaît le traitement que la première chaine d’Europe fait subir à Dexter (vous saviez que c’est en diffusion actuellement ? Ben quoi, vous ne regardez pas la télé le dimanche à 1h30 du matin ?), il y a fort à craindre que l’ultra violente The Following ne se retrouve coincée au petit matin entre la 4000e diffusion de la saison 1 des Experts et le club de l’Economie. Pour savoir si ça vaut le coup d’investir en VOD, profil de la série la plus controversée de l’année.

Pour vous la faire courte, parce qu’on sent bien au vu des premiers épisodes que cette histoire ne va pas l’être, la série met face à face, Ryan Hardy (Kevin Bacon), un ancien agent du FBI et un tueur en série Joe Carroll (James Purefoy – Rome) qu’il a arrêté 8 ans auparavant. Joe a profité de ses années de détention pour se créer un joli petit réseau de followers prêts à tout pour le satisfaire. Combien sont-ils ? Qu’attend-t-il d’eux ? Autant de questions auxquelles Ryan Hardy va être confronté alors qu’il est l’élément central de « l’œuvre » du Maître.

On peut arrêter de tourner autour du Poe ? 22 ans après Le Silence des Agneaux, voici le retour du tueur en série intello. Professeur de lettres, brillant orateur, génie de la manipulation, Joe Carroll se prend pour Edgar Allan Poe dont il a décidé d’achever l’œuvre. C’est de sa frustration d’écrivain que vient son besoin de tuer (enfin je crois parce que c’est pas très clair). Ses meurtres sont liés de près ou de loin à l’œuvre de Poe qu’il cite pour délivrer ses messages au FBI. On félicite au passage le professeur de littérature de Quantico[1] parce que tous les agents sont capables en un clin d’œil de reconnaître les citations de l’auteur du Corbeau et d’en faire un rapide commentaire composé sur la scène de crime. Mais cette obsession, sans doute supposée accroitre le côté intelligent du tueur (Non c’est pas un boucher, il a lu des livres !) est finalement juste pénible et assez artificielle.

Vous reprendrez bien un seau hémoglobine ? Kevin Williamson, auteur des quatre volets de Scream, nous confirme avec The Following qu’il n’est pas un novice en matière d’utilisation abusive de sirop de maïs coloré. A chaque épisode son bain de sang, son membre arraché et son orbite énucléé. Oui, parce que « le truc » de Joe Carroll, ce sont les yeux ! Petite touche poético-gore, il aime délester ses victimes de leurs globes oculaires car ils sont le miroir de l’âme. On dira pour le bien de l’histoire que c’est Edgar qui l’a dit, même si on a de gros doutes à ce sujet.  Si vous êtes capables de manger vos lasagnes Findus devant Esprits Criminels et de vous resservir, vous ne devriez pas être plus gêné que ça par la violence de la série. Sur ce point, elle tient largement ses promesses et les fans de slash movies seront ravis.

Souriez, c’est l’heure du cliché ! Ils y sont tous ou presque dans le pilote, comme ça, c’est fait, on est tranquille. Le méchant psychopathe qui parle doucement en baissant la tête (en contre-plongée pour faire peur), la blonde qui se fait poursuivre en hurlant dans les escaliers, le flic paumé, alcoolique et solitaire qui joue les mentors désabusés et les caves sombres où sont enfermées des filles avec du « duct tape » sur la bouche (faudrait vraiment que les Américains installent l’électricité dans leurs caves, un jour !). Les auteurs n’ont pas tout misé sur la psychologie des personnages et on aimerait parfois aller un peu moins vite pour apprendre à les connaître un peu mieux parce qu’il va falloir qu’on s’y attache si ça doit durer.

Attendons la suite. Si The Following débute avec la finesse d’un haltérophile ukrainien, il faut reconnaître que c’est diaboliquement efficace. Portée l’excellent Kevin Bacon dans le rôle de flic paumé, au bord de la rupture et parfois presque trop rythmée, elle nous scotche dans notre canapé. Mais si l’on se dit qu’une bonne série doit avant tout nous donner envie de voir la suite, alors The Following en est une. On oublie vite certaines facilités de la mise en scène et les twists parfois improbables juste parce qu’on a envie de savoir où tout cela va nous mener. L’idée que le tueur depuis sa prison écrive son scénario criminel est un exercice de style que l’auteur de Scream connaît parfaitement et maitrise admirablement. Plus proche d’Esprits Criminels que de Dexter, la série ne fait pas des tueurs en série des héros. Cette armée invisible de tueurs fanatiques, pilotées par Joe Carroll est d’autant plus effrayante qu’on ne connaît pas le nombre de ses membres. Souhaitons juste que les scénaristes ne cèdent pas à la facilité de les multiplier comme des Gremlins pour faire durer et que le succès de la série ne leur fasse pas déjà penser à la suite.


[1] Académie de formation et d’entraînement du FBI.



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