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France-Amérique : l'ambition Clemenceau enfin atteinte ?

Publié le 24 février 2013 par Egea
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Au fond, l'OTAN n'est plus un sujet dans la relation franco-américaine. Celle-ci a largement muté, et à la différence de bien d'autres nations européennes, d'une certaine façon le retour de la France dans l'Otan a permis la constitution d’une relation renouvelée en dehors de l'Otan....

France-Amérique : l'ambition Clemenceau enfin atteinte ?
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Ça fait d’ailleurs partie des sujets que nous évoquerons mardi soir, lors du débat sur la géopolitique de la France

Il y a en effet désormais une grande proximité entre Paris et Washington, notamment sur les questions de sécurité. Les deux capitales partagent en effet la même approche de politique de puissance, qui passe par l'utilisation de l'outil militaire pour faire prévaloir ses intérêts.

De ce point de vue, les Français présentent de plus l'avantage sur les Britanniques de prendre des initiatives, et dans des endroits où Washington ne souhaite pas intervenir en première ligne.

Les Français appuient les Américains dans leurs efforts : à preuve, l'investissement renforcé en Afghanistan à partir de 2008. Le seul but stratégique de l'engagement en Afghanistan consistait à affirmer la proximité politico-militaire franco-américaine. Ce but est désormais atteint. Aujourd'hui, M. Hollande tire profit du pari stratégique de M. Sarkozy.

Que ce soit en Libye ou au Mali (et même si dans ce dernier cas, les Américains ont été surpris, tant par l'événement que par la réaction française), Washington appuie Paris, sous couvert de "leadership from behind", qui paraît à l'expérience plus une doctrine à usage de politique intérieure qu'une vraie ligne stratégique.

Désormais, on assiste à ce schéma où OTAN, Europe et même Anglais sont écartés d'une relation transatlantique privilégiée. Au fond, il s'agit de la réalisation de l'ambition de Clemenceau en 1919, avec une France acteur principal en Europe et une Amérique investie mais à distance. La parenthèse de l'entre-deux guerres, du désastre de 1940, de la libération de 1945 et du différend gaullien de 1958 à 2008 serait enfin refermée.

Demeure alors une alternative :

  • Ce schéma fonctionne--il sous l'effet d'un partage des tâches où chacun préserve ses intérêts sans gêner ceux de l'autre ?
    • France en Méditerranée occidentale et en Afrique
    • États-Unis en Asie
    • Les deux collaborant dans la zone partagée allant de la Méditerranée orientale à l’ouest de l'océan Indien
  • ou bien la France n'est-elle qu'instrumentalisée, marionnette d'un géant américain tout puissant ?

Le déclin américain relativise la deuxième option, qui sent "le monde d'avant". Mais la puissance américaine persistante (et d'un certaine façon aux abois) empêche de croire à la première option. Veritas stat in medius.

Réf:

  • France Amérique, la déprise des sentiments.
  • Jeu transatlantique
  • et toute la série de billets sur la relation transatlantique

O. Kempf


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